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The culture beyond borders

En Aparté : mais où va l’argent public ? A quoi sert-il ?

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JEAN MARC DIEBOLD

NATHALIE MARTEAU

Nathalie Marteau, à l’occasion d’une conférence de presse, a répondu à la question de la baisse des subventions dans le secteur culturel. Depuis une dizaine d’années, les subventions ne cessent au mieux de stagner alors que les coûts de productions augmentent : il s’en suit que de nombreuses structures culturelles ne peuvent consacrer les 50% nécessaires à la création artistique. Le Merlan aujourd’hui ne peut que consacrer 34% des subventions à la création, d’où les nombreuses coproductions avec d’autres structures afin de continuer à proposer des spectacles joués sur une longue durée. Comme nous l’explique la directrice du Merlan, et sur ce point la majorité des structures culturelles s’accordent, le problème de fond réside en ce que les critères d’attribution des subventions sont flous et contradictoires.

Le système d’évaluation du service accompli par les salles subventionnées se base sur une évaluation financière des résultats : taux de fréquentation, recettes… Des critères économiques qui sont difficilement adaptables aux entreprises culturelles surtout lorsque ces dernières souhaitent faire venir en leur lieu un public des plus divers : du rmiste au chômeur en passant par les catégories sociales aisées. La diversité des publics nécessite des tarifs adaptés : le Merlan propose des places de 3 à 15€… L’analyse et la pensée sont ici remplacées par une grille d’analyse chiffrée qui tend à déresponsabiliser tout en chacun et transforme les salariés du secteur culturel en fonctionnaires d’administrations où les comptes tiennent la première place.

Il serait intéressant, continue Jean Marc Diebold, que les critères d’évaluation reposent sur la qualité du service public proposé par les lieux subventionnés : le projet artistique, le soutien à la création, les coproductions, le risque pris dans la création, les moyens investis, les actions développées en faveur du public ne le réduisant pas au rôle de simple spectateur-consommateur de spectacle…. Hélas, il semble que le gouvernement de notre président en préconisant le licenciement économique aux structures culturelles (quitte à les aider dans le licenciement des salariés) préfère oublier la notion même de service public : c’est un mot tabou aujourd’hui constate Nathalie Marteau qui se refuse à licencier son personnel sans lequel elle ne pourrait faire son travail correctement.

DVDM

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Rmt News Int • 14 janvier 2010


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