L’inde en images…
EXPO PHOTO DU 20 Mai au 6 JUIN 2010
Au cinéma les variétés (espace bar), rue Vincent Scotto, 13001 Marseille
Photographies sur l’Inde d’Eva Erdmann
A l’occasion de la 5ème soirée Cooksound (pour plus d’infos sur leurs prochaines soirées, écrire à info@cooksound.com), organisée le 20 mai aux Variétés, sur le thème de Bollywood avec projection de Devdas, film indien réalisé par Sanjay Leela Bhansali (sélection officielle Cannes 2002) et repas découverte indien, Eva Erdmann (http://www.eva-erdmann.com), jeune photographe indépendante ayant collaboré avec le magazine Géo, passionnée par l’Inde, notamment la situation des eunuques, le troisième genre de l’Inde, exposait ses clichés de la vie quotidienne en ce pays lointain. En dépit d’un éclairage peu adapté lors du vernissage, lumières tamisées et odeurs d’encens, le curieux pouvait découvrir des scènes de vie sortant des clichés souvent ramenés de ce pays. Des photographies de belle qualité, un regard tendre et sans préjugés d’une photographe humble et généreuse.
A l’occasion du vernissage, Eva présentait en avant première son court métrage sur les eunuques, un thème qui lui tient à cœur. Car leur situation en Inde est assez particulière. D’hommes châtrés ayant à leur charge de surveiller les femmes dans les harems, ils sont devenus des être hybrides sans statut social, l’homosexualité étant interdite et la transsexualité pas reconnue, excepté depuis peu de temps dans un Etat indien. La vie de ces Hijras est ici présentée sous forme d’un diaporama de photographies en noir et blanc accompagné d’un texte fort bien écrit et de musique indienne. Nous apprenons comment ces eunuques, ce troisième genre, doté de pouvoirs occultes, tentent de survivre dans une société qui leur est hostile.
« En effet, les hijras sont considérés en Inde avec respect et méfiance. Respect, car leur castration est très symbolique par le fait que l’individu mâle est celui par qui la famille est perpétuée et leur castration leur confère un pouvoir de fertilité pour les hindous. C’est pour cette raison qu’ils assistent, contre rémunération, à des mariages et assurent que le couple soit fertile. La méfiance vient du fait qu’ils sont également considérés comme capables de jeter le « mauvais œil ». Ainsi, quand ils sont en colère, ils frappent leurs mains fortement pour effrayer la population car le claquement des mains rappelle le claquement des corps durant un rapport sexuel. Depuis la colonisation de l’Inde par le Royaume-Uni, la perception des hijras a changé et une partie de la population les méprise pour des raisons homophobes. Ce changement de perception par la société pousse certains à s’identifier comme femme et non comme asexué. Certains, démunis de tout, sont obligés de se prostituer ou de demander l’aumône en échange de leur bénédiction. » (Source wikipedia)
Bien que ce court métrage soit imparfait d’un point de vue technique, la qualité des photographies et du texte est indéniable : en une dizaine de minutes, nous plongeons sans voyeurisme aucun dans la vie de ces êtres ni hommes ni femmes et nous prenons d’empathie pour leur lutte quotidienne. Le choix des couleurs du texte final, en contraste avec le noir et blanc des photos qui défilent, nous laisse entrevoir un espoir possible d’avancée pour ces êtres humains, à savoir l’éventualité d’une reconnaissance sociale par les gouvernements indiens. Un long chemin à parcourir pour accéder à une égalité de droits auquel ce petit documentaire sans prétention nous sensibilise avec intelligence et simplicité. A découvrir ! DVDM
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