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Brèves de Tchékhov

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Brèves de Tchékhov
Nouvelles d’Anton Tchékhov : Les Huîtres, Un évènement, La dernière des Mohicanes, Polinka, Les Groseillers
Mise en scène : Philippe Ferran
Adaptation : Philippe Ferran et Paulina Enriquez
Interprète : Paulina Enriquez
Production : Carabistouilles et Cie
Du 8 au 31 juillet 2011 à 13h35, Théâtre de l’Ange-Avignon
Dans le cadre du Festival OFF d’Avignon
Spectacle tout public- Durée 1H
Tarifs : 10-15 euros / Réservations : 04 90 39 40 59

Brèves de Tchékhov est né de l’esprit même de la comédienne, Paulina Enriquez, qui en lisant l’œuvre de l’auteur décrivant la Russie de la fin du 19ème siècle a vu un lien avec le Chili de la fin du 20ème conté par son père: « Ce sont ces récits que j’ai retrouvés, ces sonorités d’une terre à la fois étrangère et familière »précise-t-elle. De ces histoires de rien, de ces moments de vie que l’auteur décrit sans superflu, elle a extrait cinq nouvelles : Les Huîtres, Un évènement, La dernière des Mohicanes, Polinka, Les Groseillers. (Pour des questions de créneaux horaires imposés par le Festival OFF D’Avignon, la pièce a été amputée de la nouvelle Un évènement). Les récits se font suite dans un ordre chronologique d’écriture toute en respectant une évolution fictive du personnage incarné par la comédienne.

La lumière éclaire Paulina Enriquez, seule en scène. Le décor est celui d’un espace intérieur chichement meublé. Elle est assise sur le sol, vêtue d’un tablier et semble ranger de vieux objets et trier des photos jaunies. Tout est prétexte aux souvenirs : dans Les Huîtres, elle a huit ans, elle mendie dans la rue avec son père, dans La Dernière de Mohicanes elle évoque avec humour sa tante Olympe qui terrorisait son oncle et dans Polinka, elle a 18 ans et connaît les balbutiements de l’amour. La brève, Les Groseillers arrive comme un point d’honneur et clôture la pièce. Paulina s’assoit face au public et conte l’histoire de son frère heureux de son lopin de terre, c’est alors une femme vieillissante qui tire des conclusion sur l’humain : « Il faut qu’à la porte de chaque homme content, heureux, s’en tienne un, armé d’un petit marteau, qui frappe constamment pour lui rappeler qu’il existe des malheureux ».

Les nouvelles se suivent et s’emboitent parfaitement, on glisse de l’une à l’autre avec délectation. Le public rit parfois, en gardant en tête qu’il s’agit de Tchékhov et que derrière chaque sourire quelque chose se joue, de bien plus tragique. Paulina est seule en scène, mais ce spectacle lui est si personnel, qu’il n’aurait pu être autrement. Elle ne fait rien de trop, elle reste dans la justesse du texte et dans l’univers de Tchékhov tout en se l’appropriant. Elle est tout simplement brillante car sincère, tout simplement sincère car brillante…

Par Samantha ROUCHARD

avignon off 2011

Rmt News Int • 28 juillet 2011


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