Ce Jour-là

Ce jour-là
Mise en scène: Salomé Lelouch
Interprète: Rachel Arditi
Texte : Salomé Lelouch
Production : P’tite Peste Production
Du 7 au 29 juillet 2011 au Théâtre du Chêne Noir-Avignon-15h30
Dans le cadre du Festival OFF
Spectacle tout public/ Durée 1H15
Tarifs : 14-20 euros-Enfants : 8 euros/ Réservations 04 90 86 58 11

Ce Jour-là, c’est le jour où Mado attend les résultats de son test HIV. C’est une jeune fille de 26 ans, comme les autres, qui boit parfois, qui couche souvent et qui en ce jour d’attente interminable, s’imagine tout et n’importe quoi. Et si le test est négatif, elle le promet, elle s’engagera dans l’humanitaire…

« J’ai peur de la mort, mais c’est plus joli de dire que j’aime la vie », débute Mado. Elle est seule en scène, pas de décor, si ce n’est une espèce de pastille verte placée au centre : « Sur le plan scénographique, je voulais un plateau quasi nu […], on est avant tout dans la tête de Mado », explique la jeune metteuse en scène, Salomé Lelouch. Et dans la tête de Mado, il s’en passe des choses, il s’en pose des questions… Qu’elle soit dans un laboratoire d’analyse, dans une banque, une église ou encore aux toilettes, la comédienne, Rachel Arditi parvient à occuper l’espace de sorte que le décor ne manque pas. Le spectateur se doute bien, que l’instant n’est pas grave (sinon la pastille aurait été rouge, non ?), et que cette attente n’est qu’un prétexte à exprimer les doutes, les peurs et les envies d’une jeune fille qui vit dans son époque, consciente du danger de mort mais qui n’en reste pas moins humaine dans ses erreurs : « En résumé, je suis une pauv’ conne ! », dit Mado. Les mots crus utilisés et la diction de l’interprète expriment parfaitement le stress et l’excitation que le personnage peut ressentir.

Finalement le résultat du test est négatif, dévoiler cela ne signifie (malheureusement) pas dévoiler la fin de la pièce. Ce texte a été écrit il y a une dizaine d’années par Salomé Lelouch, et lorsqu’elle a choisi de l’adapter au théâtre, elle lui a accolé une suite dont elle aurait pu se passer. En effet, dans la deuxième partie, Mado, heureuse de ne pas être séropositive, décide de se lancer dans l’humanitaire. On comprend bien qu’il existe un lien mais on a l’impression d’avoir deux pièces juxtaposées de façon bancale. On s’ennuie un peu dans la deuxième partie, les idées sont là, mais le spectateur se perd au milieu du banquier, du joueur de poker et du garagiste : Il passe des pensées intimes de Mado à des dialogues avec divers personnages extérieurs. C’est dommage parce que le texte reste bien écrit : Salomé Lelouch a des expressions très fines et un humour noir qu’elle maîtrise parfaitement. Quant à Rachel Arditi, son interprétation est superbe. Le duo auteur-interprète fonctionne bien, leur complicité augure de futurs bons moments de théâtre, ou de cinéma…

Par Samantha ROUCHARD