Le No !, Squat en sursis
Le squat du 14-16 rue Ferdinand Rey, dans le 5eme, fermera-t-il ses portes bientôt ? Telle est la question que se posent les habitants de ce lieu alternatif marseillais depuis plusieurs mois… Car, l’immeuble appartient au diocèse qui souhaite le vendre, trop de travaux à effectuer, notamment en façade : cette dernière tombe en lambeau au risque et péril des piétons…. D’où l’imbroglio juridique de cette occupation illicite. Et pourtant, le No tente d’offrir une alternative originale et complémentaire aux lieux culturels établis, en proposant un mode de gestion proche de l’idéal anarchiste, le tout dans une ambiance bonne enfant.
Un espace gratuit de libre expression pour artistes en tout genre
Les squatteurs, porteurs du projet artistique du No !, ont le 22 novembre fêté leur quatre mois d’installation, et ce dans la joie et la bonne humeur, la juge en charge de l’affaire au Tribunal d’Instance s’étant révoquée – personne dans le squat n’en connait la raison – et le dossier les opposant au diocèse, propriétaire des lieux, ayant été transmis au TGI…. Une bonne nouvelle pour les squatteurs, reboostés dans la poursuite de leur projet artistique…
Pour rappel, le projet du No ! consiste à proposer des spectacles, expositions, rencontres, projection-débats, workshops, résidences pour artistes en mal de lieux de répétition, le tout pour un euro symbolique – prix de l’adhésion – ou plus selon le budget de chacun. A savoir que Marseille dispose de peu de lieux de résidence ouverts aux (très) jeunes artistes, surtout s’ils ne sont pas reconnus par les tutelles ni adoubés par de grands noms. D’où l’intérêt de cet espace disposant d’une salle de théâtre et de nombreuses salles de travail. Le curieux aura pu découvrir, au cours de ses visites au No, des spectacles forts différents, plus ou moins réussis, néanmoins aux esthétiques diverses, allant de la performance de buto en passant par des interventions d’artistes circassiens, des performances proches du happening pour finir avec des concerts gentiment déjantés et des expos photos insolites. Ce foisonnement artistique tente d’offrir une lisibilité à des artistes n’ayant pas franchi le pas des institutions mais dont le talent de certains est indéniable. Un espace de découverte donc. Avec ses pépites et ses déceptions.
De plus, les habitués des lieux ne sont pas uniquement des jeunes hippies : nombreux sont les représentants des différentes classes sociales – ouvriers, professions intermédiaires, voire cadres- et les familles – grands parents inclus- qui fréquentent le lieu et participent aux manifestations proposées. Mille trois cent adhésions en quatre mois, c’est une belle réussite pour ce pari audacieux mené par une équipe motivée. Car ouvrir un squat artistique avec toutes les questions que cela soulève en termes de gestion autonome des individus et d’un espace, de partage des taches et d’organisation d’ouvertures sans faire appel à l’argent public, est un véritable challenge.
Mais, ce fut un bien court sursis puisque les voilà convoqués le 7 décembre au Tribunal de Grande Instance, comme quoi, la justice ne chôme pas…. Le No ! a donc décidé de créer un comité de soutien et se lance à l’abordage du TGI le 7 décembre afin de lutter contre la destruction annoncée du lieu et l’enterrement d’un espace culturel historique, autrefois connu sous le nom de théâtre Nau ! A vos agendas ! DVDM
Pour en savoir plus sur l’appel du No ! Contactez les par email associationleno@gmail.com ou au 0486979364
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