“Costumes et Parures du Sud-Ouest de la Chine” à la Maison de l’Artisanat et des métiers d’Art (MAMA)
Dans le cadre de son cycle sur l’Asie, et faisant suite à l’exposition sur les Marionnettes Indonésiennes le mois dernier, la MAMA, sis Cours d’Estienne d’Orves, en plein cœur de Marseille, dirigée par Mme Graindorge, et présidée par M. Rocca Serra, propose du 6 juin au 2 août 2014 de faire (re)découvrir au public marseillais le Sud-Ouest de la Chine via une exposition de costumes et parures provenant de la collection de M et Mme Chichery, deux passionnés. Le tout accompagné d’une exposition de peintures d’un artiste chinois reconnu, WANG Zhiping.
Un label et un anniversaire
Labellisée par l’Institut Français à l’occasion des 50 ans d’amitié franco-chinoise, cette exposition réaffirme qu’il existe « depuis un demi-siècle, des relations très fortes et fructueuses dans tous les domaines, sociaux, économiques, sanitaires, éducatifs, culturels … entre la Chine et la France malgré les turbulences qui ont traversé les deux pays », comme le précise M. Rocca Serra lors du point presse organisé la veille de l’ouverture publique. Ce dernier rappelle que « le jumelage Marseille/Shanghai a été inauguré par le maire historique de Marseille, Gaston Deferre, il y a 27 ans » ; et que « des échanges nombreux ont vu le jour entre les deux villes dans des domaines très divers allant de la chirurgie à l’éducation en passant par la culture ». Il était ainsi logique que la MAMA propose une exposition sur la Chine, en collaboration avec le Consulat Chinois, pour fêter cet anniversaire. Madame le Consul Général de la République populaire de Chine, Yu Jinsong, a alors proposé de compléter l’exposition par une sélection d’œuvres picturales du photographe et peintre chinois Wang Zhiping, récompensé entre autres choses par le titre de « Photographe de l’an 2009 en Chine ».
Une collection particulière
Les pièces présentées proviennent des nombreux voyages dans le Yunan et le Guizhou de Armel et Liliane Chichery ; ces derniers se définissent comme des « ethnos-collectionneurs-voyageurs » et ont rapporté près de 1200pièces de leurs voyages, plutôt intéressés par la richesse et la diversité des textiles artisanaux et tribaux fabriqués à la main, « des objets du quotidien déjà portés et fabriqués parfois dans des conditions difficiles » spécifie Liliane Chichery. En effet, « ce qui nous intéressait était de voir comment vivaient les gens tous les jours, on a plus de costumes quotidien que de fête » continue son époux. « Le textile est la trace matérielle d’une culture passant par les femmes, la garantie d’une pérennité dans la transmission d’un savoir-faire qui passe inaperçu » explique Liliane. Cette exposition- là compte ainsi une trentaine de pièces textiles de chaque groupe ethnique, accompagnées d’objets usuels de leur quotidien (incluant chaussures, sandales et parures, coiffes, turbans usés) soit plus de 600 pièces de leur collection. Il s’agit de costumes traditionnels dont les couleurs présentent des variations d’indigo (allant du plus clair au plus foncé, limite noir) que les femmes portent encore de nos jours dans leurs villages.
Un artiste et un lieu
Une exposition fort intéressante si ce n’est qu’elle présente trop d’objets et de textiles (certes, c’est un dilemme bien cruel pour le collectionneur que de choisir de ne présenter qu’une partie de sa collection) : le visiteur ne sait où poser le regard, tant il y a de choses à voir, jusque dans les escaliers permettant de redescendre au rez-de-chaussée. La mise en place que nous qualifierons de « confuse » empêche le curieux d’apprécier toutes les pièces présentées, envahi qu’il est par une sensation de vertige liée à un effet visuel d’accumulation, notamment dans la salle du fond de la MAMA. Il est alors bien dommage que le visiteur passe à côté des peintures signées WANG Zhiping, artiste chinois installé à Aix en Provence depuis 1985, pour la plupart exposées dans l’escalier et dans des coins surchargés. Or, les formes arrondies, chaleureuses, et les couleurs vives, chatoyantes, de ses peintures méritaient un espace d’exposition à part entière, que cela soit en entrée d’exposition ou à l’étage. Néanmoins, la qualité des objets et textiles exposés permet au curieux de découvrir des traditions lointaines encore bien vivaces. Et telle est la vertu d’un tel lieu où le public peut aller à la rencontre des métiers d’art dans un espace chargé d’Histoire, à l’architecture magnifique. En effet, la MAMA est un espace qui ne se définit pas comme un espace muséal mais « un lieu ouvert d’échanges et de découvertes » et ce n’est par sa directrice qui nous dira le contraire, submergée qu’elle est aujourd’hui par les demandes d’expositions alors qu’à ses débuts, elle ne savait pas forcément « quelle exposition suivrait celle en cours ».
En trente années d’existence, la Maison de l’Artisanat et des Métiers d’Art a offert au public la possibilité de découvrir le savoir-faire et la créativité des artisans du monde, qu’ils viennent de la Chine ou d’ailleurs. Un succès pour la MAMA qui proposera en septembre une exposition autour des matières recyclables intitulée « ARTisanat ou le principe du détournement d’Objet et l’art singulier ». Tout un programme à découvrir donc ! Qui plus est, c’est entièrement gratuit ! Diane Vandermolina
CostumesetParuresChine-MAMA par f1279931459
Infos pratiques : la MAMA 21 cours d’Estienne d’Orves 13001 Marseille
Entrée libre/ du mardi au vendredi de 10h à 18h (sauf entre 12h et 13h)/le samedi de 13h à 18h
Plus d’infos sur www.maisondelartisanat.org
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