Dragging The Bone, de Miet Warlop
Festival Actoral (Marseille)
La Criée à La Friche Belle de Mai, 7-8 Octobre 2014
Dragging The Bone est le solo d’une jeune plasticienne-chorégraphe belge connue pour ses performances à la fois poétiques et comiques. Son spectacle est censé nous faire pénétrer dans l’antre d’une pythie ou d’une prophétesse des oracles d’Apollon, mais il s’agit plutôt ici d’une devineresse schizophrène, autiste et paranoïaque, qui se bat avec les instruments dérisoires de son culte bidon.
Il faut s’armer de patience pour supporter de voir, pendant quarante minutes, cette belle jeune femme se livrer à des opérations de destruction gratuites depuis son trépied: tantôt ce sont des ballons, des mains, un jupon de plâtre, tantôt une pièce-montée de dentiers ou des quilles de bowling, le tout émaillé de quelques gags, comme celui de la lessive, du micro-brosse à cheveux, de la pose photos avec trois jambes, ou du rassemblement minutieux des détritus d’objets cassés dans une nappe de plastique qui se déchire!
On admire le soupir de soulagement que pousse Miet Warlop, quelques minutes avant qu’un rideau noir de carton plissé tombe des cintres et la découvre courant sur un tréteau, grand pompon en main. Faute d’argument, il faut reconnaître que ce spectacle se perd dans des images délirantes, décousues, qui n’inspirent pas la sympathie. Et pour en revenir au titre anglais, on se demande en définitive qui du spectacle ou de l’artiste doit laisser traîner son os…
Philippe Oualid
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