Jean Charles Gil présente Lâcher prise à l’Usine électrique d’Allauch, 26-27 Novembre 2014,20h
A l’occasion de la création d’un duo intitulé Lâcher prise, par deux danseurs invités au Transformateur-Ballet d’Europe (Usine électrique d’Allauch), Jean-Charles Gil nous a accordé un entretien sur sa conception de la danse aujourd’hui.
Elisabeth Oualid: Cette nouvelle création est-elle pour vous l’expression d’un nouveau regard sur la danse?
Jean-Charles Gil: Dans la vie, à un moment donné, nous sommes confrontés à garder ou à jeter quelque chose de son passé. C’est un peu ça ma nouvelle création, Lâcher prise, pour aller plus loin, pour se retrouver mieux quelque part, et explorer des domaines que l’on n’osait pas aborder auparavant. J’essaye maintenant de conserver de l’énergie pour aller ailleurs, plus loin…Je vois de plus en plus de gens qui ne respirent plus dans la danse, qui font du mouvement. C’est étonnant parce que la danse qui se réclame de l’académisme classique respire beaucoup plus que la danse contemporaine. Pour moi, si on ne respire pas, on n’est plus naturel. Donc, dans Lâcher prise, il y a une prise de conscience, une libération de l’esprit.
E.O: Dans cette respiration, il y a quelque chose que l’on ressent et que l’on veut faire passer?
J-C.G: C’est vrai, danser, c’est habiter le geste, un geste esthétique, épuré…Je ne peux pas renier d’où je viens! Des Ballets de Roland Petit et de Maurice Béjart. J’aime le Beau, je travaille là-dedans. Ce qui est intéressant, c’est de signifier, d’exprimer quelque chose, qu’aucun geste ne soit gratuit, que le corps soit habité par un être qui ne ressemble pas à un instrument mais à une individualité, un corps non désincarné.
E.O: Au niveau formel, quel objectif chorégraphique poursuivez-vous? Est-on dans la rupture ou la continuité par rapport aux précédentes créations?
J-C.G: Je suis dans la continuité, je ne me trahirai pas moi-même…Une continuité qui va de l’avant. Tout ce que j’ai fait jusqu’à présent ce sont des essais d’écriture avec une compagnie permanente, en fonction d’une esthétique qui relevait de la justesse du geste, d’un geste dans lequel les gens se reconnaissent. L’important, c’est qu’il y ait quelque chose qui passe dans le public. D’autre part, je ne cherche pas à me répéter, à faire du conceptuel. Ce travail est l’aboutissement de ce que j’ai réalisé depuis douze ans, et je peux dire aujourd’hui que j’ai trouvé le thème qui correspond à tout ce que j’avais mis en place auparavant, en assumant de rester moi-même, en évitant de tomber dans le faux-semblant.
E.O: Que représente au juste le projet de ce duo Lâcher prise? Quel sujet traitez-vous?
J-C.G: Dans Lâcher prise, on va suivre Emma Gustafsson comme interprète d’un personnage qui raconte une histoire, accompagnée d’une ombre (Samir El Yamni) sur laquelle elle s’appuie sans craindre le ridicule, puisqu’elle parle d’elle. Après avoir dansé pendant huit ans chez Angelin Preljocaj, elle a eu envie d’être elle-même, c’est à dire une femme d’aujourd’hui, responsable, autonome, dominant son destin.
Propos recueillis par Elisabeth Oualid
Informations pratiques:
Lâcher prise Duo: Conception, Chorégraphie, Scénographie : Jean-Charles GIL /Création musicale :Luis Miguel COBO/Interprètes :Emma Gustafsson – Samir El Yamni/Réalisation lumière :Jean-Philippe Bayle/Durée :30’
Au Transformateur, Usine électrique d’Allauch, Ave du Gal De Gaulle Quartier St Roch 13190 ALLAUCH
Plus d’infos sur www.balletdeurope.org
Possibilité de réserver un menu spécial Lacher prise au prix de 30€ à déguster au restaurant éphémère après le spectacle!
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