La légende du serpent blanc
L’Opéra de Marseille accueillera les 24 (à 20h) et 25 octobre (14h30), après Angers (les 21 et 22 octobre à l’opéra d’Angers) et avant Paris (le 27 octobre au Théâtre du Châtelet), la légende du serpent blanc. Dans le cadre de sa tournée nationale, à l’occasion de la commémoration du cinquantenaire des relations diplomatiques franco-chinoises, la compagnie nationale de Chine d’opéra de Pékin fondée en 1955 fait escale en notre ville pour y présenter un classique de l’Opéra Chinois. Un moment d’exception à venir!
La légende : un drame amoureux archétypal
Sous la forme de jeunes femmes magnifiques, le serpent Blanc et le serpent Bleu rencontrent un jeune homme du nom de Xu Xian. Le serpent Blanc reconnaît en lui l’enfant qui l’avait tant charmé autrefois. Inexorablement attirés l’un vers l’autre, ils finissent par se marier et vivent heureux. Jaloux de leur amour, le Moine Fahai du Temple de la Montagne d’Or, échafaude un plan pour séparer le couple. Sous l’emprise du Moine, Xu prépare un vin herbé. Après l’avoir bu, sa femme reprend sa forme de serpent et Xu meurt sous le choc de cette vision. Désespéré, le Serpent Blanc se rend à la Montagne Kunlun pour cueillir une herbe magique qui permettrait à son mari de ressusciter. Il perdra la vie dans cette entreprise. Après une série de péripéties, le mari et la femme seront finalement réunis sur le Pont Brisé.
Histoire de la Légende du serpent blanc
Longtemps préservée par la seule tradition orale, chuchotée de génération en génération depuis des temps immémoriaux où les mythes frayaient avec l’histoire, La Légende du serpent blanc a inspiré nombre de livrets d’opéras chinois dont on trouve la trace depuis la fin du XVIII siècle. Mais c’est la version écrite en 1952 par Tian Han qui lui rendra toute sa substance, tout son éclat sur scène. Et c’est cette version qui fera la gloire de son interprète, Mei Lanfang, le fondateur de ce qui deviendra la compagnie nationale de Chine d’opéra de Pékin. Avec la Légende du serpent blanc, plus de soixante-dix artistes, chanteurs et musiciens, interprètent l’une des célèbres légendes de la mythologie chinoise, adaptée dans les genres les plus divers : poésie, cinéma, théâtre, musique, série télévisée, bande dessinée, et nous donne à découvrir toute la subtilité et le raffinement de l’opéra traditionnel à Pékin. L’opéra de Pékin est un genre de spectacle en soi, combinant musique, danse, mime, théâtre… dans une fusion qui réunit dramaturges, réalisateurs, compositeurs, comédiens et chanteurs.
L’Opéra de Pékin en quelques mots
Vilipendé pendant la Révolution culturelle, il a depuis retrouvé ses lettres de noblesse avec un vaste répertoire de pièces anciennes et modernes. Parmi les quelque trois cents formes théâtrales que l’on trouve encore en Chine au XXIe siècle, le jingju, opéra national, est l’un des deux genres majeurs avec le kunju, l’opéra classique. S’il reste l’héritier d’une longue tradition de spectacles où l’on vient surtout apprécier airs célèbres et grands poèmes chantés, le jingju s’en distingue par l’art consommé, non seulement de chanteur mais aussi d’acteur, qu’il exige de ses interprètes. Il faut y maîtriser parfaitement les « quatre capacités »— chant, action, parole, combat ou encore chant, parole, action, silence. Mêlant opéra, ballade, spectacle, théâtre, le jingju est avant tout un art du corps dans l’espace, un corps qui chante et parle mais un corps tenu, sacralisé, vidé de nature humaine pour espérer devenir sur scène celui des dieux. C’est pourquoi cet art composite où les livrets sont taillés sur mesure, où le spectacle s’adapte aux lieux et la durée à la nature du public, reste l’art de l’acteur par excellence, un acteur au centre de toutes les attentions, pour le corps duquel on imagine la mise en scène, un acteur respecté parce qu’il s’approprie les œuvres, le répertoire, comme sa propre vie.
Un événement que nous vous conseillons vivement de découvrir !
DVDM
Auteur de la pièce originale Tian Han
Metteur en scène de la version originale Li Zigui
Metteur en scène Sun Guiyuan
Distribution
Bai Suzhen, le Serpent Blanc Li Shengsu
Xu Xian Jiang Qihu
Fa Hai Yu Kuizhi
Xiao Qing, le Serpent Bleu Dai Zhongyu
Le Nocher Wang Jue
He Tong, Divin-gardien Wang Haoqiang
Lu Tong, Divin-gardien Guo Xiaolei
Jia Lan Liu Kuikui
Un moine Chen Guosen
Maître Tambour Zhao Qi
Maître Jinghu Zhang Shunxiang
Manifestation organisée dans le cadre de France-Chine 50 / www.france-chine50.com
DURÉE DU SPECTACLE : 2H30
Tarifs : 13 à 73 euros
Location prioritaire pour les abonnés lyriques et symphoniques
Réservations: http://opera.marseille.fr/