TUNISIA, au MUCEM les 22 et 23 mai 2015
TUNISIA
Conception, texte et jeu : Clyde CHABOT
Regard extérieur et scénographique : Stéphane OLRY
Production : Cie la Communauté Inavouable
Durée : 1h
Tarif(s) : Tarif plein : 12 €/Tarif réduit : 9 €
Lieu : MUCEM, Forum du J4
Jours et horaires : Le 22 mai 2015 à 14h et 18h/Le 23 mai 2015 à 15h et 18h.
TUNISIA est le second volet, après SICILIA, d’un solo autofictionnel imaginé et interprété par Clyde Chabot. Après 45 représentations du premier volet qui sera repris le 30 mai au Point Ephémère à Paris dans le cadre du Festival Petites Formes (D)cousues, TUNISIA sera créé au MuCEM les 22 et 23 mai 2015 dans le cadre du Cycle Entre…croisements, cycle organisé autour d’un temps fort sur la Tunisie en résonance avec l’exposition « Traces… Fragments d’une Tunisie contemporaine »
Une quête sur ce qui fonde l’identité des « migrants », entre mémoire familiale et collective.
Les ancêtres de l’auteur ont quitté la Sicile à la fin du XIXe siècle pour la Tunisie. Puis en 1956, peu après l’indépendance de la Tunisie, ses grands-parents et leurs filles ont pris le bateau pour la France, abandonnant tout derrière eux, s’installant pour redémarrer avec presque rien une nouvelle vie dans la banlieue aixoise, subissant la violence du regard des autres, du fait de leurs racines siciliennes.
La comédienne qui s’interroge sur la disparition de ces deux cultures – sicilienne et tunisienne – dans sa propre vie est alors partie à la recherche de ce qui avait été perdu au fil de ces migrations successives, revenant sur les traces du passé de ses grands-parents, en Tunisie, à Tebourba d’où sa famille est originaire, village situé à 30 km à l’Ouest de Tunis, village traversé par une large rivière, la Medjerda, s’y rendant au cours d’un voyage avec sa propre fille, prenant pour le retour le bateau de Tunis à Marseille, comme le firent sa famille dans les années 50.
Elle y découvre qu’il existait dans cette colonie française, des quartiers blancs et arabes, que les populations ne se mêlaient pas en ces temps, et que les siciliens placés sous le protectorat français ont dû taire et effacer leur culture et langue pour se fondre dans la société française. Le début d’un long processus d’acculturation était déjà subtilement en marche, à cette époque de l’autre côté de la Méditerranée, puis s’est accentué lors de leur installation en France où l’intégration des générations futures nées sur le territoire français s’est faite au détriment de leurs origines.
Avant, ce grand départ, elle interviewé sa mère et sa tante afin de comprendre ce qu’il subsiste de la Tunisie en elles et sur ce qu’elles ont ressenties à leur arrivée en France où elles furent considérées avec mépris, rejetées parce que femmes immigrées italiennes et pieds noirs, une stigmatisation qui a marqué leur esprit et leur vie, amenant sa mère à taire ses origines italiennes, interdisant même à sa fille de les révéler par peur d’avouer sa double immigration. De quoi s’interroger aujourd’hui, au regard de la montée de l’extrême droite, sur l’histoire coloniale de la France, passée et présente, mais aussi le néocolonialisme.
Ainsi, le spectacle TUNISIA, à cheval entre « archéologie familiale » et fiction, mêlera dans ce seul en scène, textes dits par la comédienne, et images, projections de paysages filmés sur place, proposant ainsi au public de plonger dans sa propre mémoire familiale. Cette création interroge alors les flux migratoires, la peur et le désir de l’autre, et nos représentations de l’étranger. Chacun pourra prolonger ce moment intime, à l’issue du spectacle, en partageant ses souvenirs et ses pensées autour d’un verre. A découvrir ! DVDM
Featured image: (c) DR
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