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In fine, ce fut un bel Avignon, bref mais intense ! (6)

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Après un petit moment passé à parler du bon vieux temps avec Patrick, il était déjà l’heure de partir. Le train n’allait pas nous attendre et nous devions être à Marseille en soirée. Mais avant, il nous fallait récupérer nos affaires, là où nous logions en cette fin de week-end ! Ce fut un retour anticipé à la maison avant un autre voyage, plus lointain celui-ci… Avant un prochain Avignon également.

Sans amertume ni regret mais toujours avec plaisir et ravissement

Un prochain Avignon sur le mode de la promenade théâtrale, bien probablement… Loin de ce noble engagement que nous pourrions faire, à l’avance et par amitié, à certains artistes régionaux dont certes nous apprécions le travail mais dont nous souhaitons un temps nous éloigner pour mieux les retrouver. Mais aussi, et surtout, loin de toute contrainte arbitraire, (entièrement) relative aux obligations théâtrales dictées par le travail (ou une rédaction soumise à des impératifs financiers) et cette nécessité de suivre -afin, bien entendu, de pouvoir mieux les critiquer en toute connaissance de cause- les recommandations des tutelles ou d’une presse élitiste, toutes deux aveuglées par une mode théâtrale –dont l’obsolescence est par avance programmée, inscrite dans sa définition même. Ils sont légion ces spectacles auxquels nous nous devons de répondre présents, et qui, trop souvent hélas, se révèlent si décevants qu’ils nous font perdre au final le goût pour et de cet art qui nous passionne et anime notre cœur. Et puis, il est bien agréable de découvrir des nouveautés car, qu’est-ce qu’être journaliste si la curiosité laisse place à la facilité et à l’habitude ?

Alors certes, ne rester que vingt-quatre heures à Avignon, cela peut paraître frustrant, mais que nenni, si la chance vous permet de croiser de belles personnes, au hasard des rues, en les mettant sur votre chemin. Et si votre curiosité une fois titillée, vous n’hésitez pas à oublier vos choix opérés en amont (il est vrai que nous souhaitions voir nos amis taïwanais dont nous suivons le travail depuis plus de sept ans et n’avons prévu d’aller voir Nez à nue que deux heures avant le spectacle), prédéfinis par vos a priori et habitudes en matière de théâtre -pour être honnête, nous avions quelques idées préconçues sur certains genres théâtraux qui auraient orienté nos pas vers un ailleurs (nous n’aurions pas forcément été voir Tout sur les femmes) ou certains horaires qui nous auraient découragés (nous n’aurions pas imaginé assister à une représentation du Médecin)– et que vous vous laissez aller le temps d’une journée à la flânerie théâtrale (sans impératif autre que celui de se faire plaisir et savourer l’instant présent), qui sait si le destin ne mettra pas sur votre route des artistes que vous auriez regretté de ne pas avoir connus ou alors de vieilles connaissances (avec Queneau Que si...) qui arrivent encore à vous surprendre agréablement après tant d’années passées à voir des créations et spectacles de tout poil!

Avignon est terminé, les organisateurs se gargarisent de chiffres records en termes de fréquentation et de spectacles présentés, criant au succès manifeste, mais ils oublient que ce même théâtre (qu’ils disent défendre) ne peut se réduire à des chiffres ! Comme pour toute chose qui contient en son sein son lot d’incertitudes et d’inconnues, nous exprimons cet espoir que l’aventure théâtrale de ces compagnies n’en soit qu’à ses prémisses. Souhaitons leur bonne chance dans leur éventuelle future tournée, en espérant qu’ils aient trouvé des programmateurs et des salles à hauteur de la qualité de leur proposition artistique (raison de leur venue à leurs risques et périls en ce temple mercantile du théâtre) pour continuer à émerveiller leur public et en séduire de nouveaux.

Sur ces belles paroles et sincères souhaits, s’achève ainsi le récit de notre périple avignonnais. DVDM

Spectacles vus au cours de cette journée :

« Nez à nue » par la compagnie Terre Sauvage, interprété par Sabrina Maillé

« Tout sur les femmes » d’après le texte du croate Miro Gavran par la Compagnie du Soir

« Le Médecin malgré lui » de Molière par la Compagnie les Têtes de bois

« Queneau, Que si… » par le théâtre Ephéméride

Chaque spectacle dure entre 50 minutes et 1h15.

Rmt News Int • 22 août 2015


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