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Une projection de Love de Gaspard Noë au Festival de cinéma de Gardanne

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« Cachez ce sexe que je ne saurai voir »

Ou chronique d’une censure insensée……..

 

Un mercredi soir sur la terre, les cheminées industrielles de Gardanne percent la nuit qu’une pleine lune inonde généreusement de sa lueur d’automne. Passe une étoile filante, fugace, le temps de faire un vœu…..

Le festival cinématographique d’automne de Gardanne bat son plein depuis le 16 octobre, souvent à guichet fermé, victime du succès de son foisonnant programme, un programme comme il n’en existe sans doute nulle part ailleurs (FATIMA, le BOUTON de NACRE, le FILS de Saul, PACO de LUCIA……).

Il est 22 heures en ce 21 octobre 20015 et le Cinéma 3 Casino est plutôt désert. En tout cas, peu de monde….Il y règne même une atmosphère singulière, comme un parfum de prohibition. C’est que le film qui va être diffusé ce soir et qui n’est pas inscrit au programme, ce film français « LOVE » de Gaspar NOE réalisateur argentin (on se souvient d’Irréversible ») a sa réputation qui le précède : Cerise JOUINOT, directrice du cinéma 3 Casino l’expose en préliminaire au film. :

Aux alentours du 20 juin 2015, le film est une première fois évalué par la Commission de classification des œuvres cinématographiques et obtient une interdiction aux moins de seize ans avec avertissements. Le 26 juin 2015, la ministre de la Culture Fleur Pellerin réclame un second visionnage pour que la classification soit réévaluée à la hausse. Le producteur et distributeur de film, Vincent Maraval, craint que cette demande soit faite par peur qu’une plainte soit déposée par l’association Promouvoir, déjà responsable de la suppression du visa d’exploitation de Saw 3D et fortement impliquée dans la polémique de Baise-moi. En soutien à cette réclamation, la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP) ainsi que la Ligue des droits de l’homme et du citoyen (LDH) signent plusieurs communiqués de presse. En juillet 2015, Love obtient finalement son visa d’exploitation et la commission attribue une nouvelle fois une interdiction aux moins de seize ans avec avertissements.

Quelques jours seulement après la sortie française du film, un référé est déposé par Promouvoir, demandant une interdiction plus sévère, à savoir une interdiction aux moins de 18 ans. L’association obtient son interdiction aux moins de 18 ans devant le tribunal administratif de Paris.

Le ministère de la Culture dépose un recours contre cette décision. Le recours aura finalement lieu le 14 septembre 2015 au Conseil d’État en audience publique.

Voilà le public averti…..

L’histoire : simple, une véritable histoire d’amour avec du sexe dont rêve Murphy, le personnage masculin protagoniste. L’histoire des hommes, des femmes, peut-être celle de vos voisins de palier, peut-être la vôtre ! Murphy a 25 ans et ce 1er janvier, très tôt, le téléphone sonne. Il se réveille à côté de sa jeune femme et de son enfant de deux ans. Il écoute son répondeur : la mère d’Electra, qui n’apprécie pas Murphy d’ailleurs, est morte d’inquiétude, et veut savoir s’il a des nouvelles de sa fille disparue depuis quelque temps l. Elle craint qu’il ne lui soit arrivé quelque chose de grave. Au cours de cette longue journée pluvieuse, Murphy se retrouve seul dans son appartement à se remémorer sa plus grande histoire d’amour : deux ans avec Electra. Une passion ardente pleine de promesses, de jeux, d’excès et sans doute d’erreurs…

Ses pensées soliloquent, les flash-back l’assaillent. Un amour nu, cru, et à nu. Les émotions poussées au paroxysme à l’instar de leurs ébats amoureux exacerbés par leurs fantasmes. Un petit goût d »’Education Sentimentale » teintée de » Fleurs du Mal » jusqu’à l’ »Insupportable Légèreté de l’Etre »…

Finalement, une histoire, somme toute banale, magnifiée par une interprétation juste, sans exagération des trois comédiens principaux (Karl Glusman, Aomi Muyock et Klara Kristin) et une mise en scène magistrale. Mais un film qui fait réfléchir……… sur quelque gymnopédie de Satie.

Et dire qu’il a juste fallu l’article L.761-1 du code de justice administrative dont s’est emparé une opaque association pour que « LOVE » soit estampillé film pornographique. » Mes nuits doivent être plus belles que leurs jours… »

Pauvre France, on aseptise ta création. Voltaire n’en finit pas d’être assassiné !!

Journalistes, érigez vos étendards ! A vos plumes jaillissantes, nom d’une pipe……en bois. Histoire d’Ôser défendre et Promouvoir ce chef d’œuvre de réalisme poétique et mélancolique à la bonne place dans vos colonnes saines et libres……

Merci à Cerise JOUINOT et toute son équipe d’un tel cadeau.

Pascale ROBYN

 

 

 

Rmt News Int • 4 novembre 2015


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