2016 : nouvelles perspectives ?
Les fêtes achevées depuis peu, le travail reprend ses droits : conférences de presse, annonces en tout genre, spectacles et créations, festivals en vue…. L’année commence bien fort sur les chapeaux de roue. Nous en oublions très vite la trêve hivernale offerte par quelques jours de vacances et repos bien mérités… En ce début d’année bissextile qui, une fois n’est pas coutume, sera bien pauvre en jours fériés au grand damne des travailleurs, une question me taraude néanmoins…
Un an après la tuerie de Charlie Hebdo, où en sommes-nous ?
Cette nouvelle année s’inaugure sous de bien sombres hospices : un sursaut d’une liberté d’expression revendiquée par tous réduit en un temps record à un vague souvenir lointain (c’était il y un an à peine, pourtant) ; des attentats abominables perpétrés en novembre et un état d’urgence décrété jusqu’en mars aggravant la confusion et les amalgames en tous genres ; un repli sur soi des individus allant de pair avec une poussée sans précédent de l’extrême droite ; des températures trop clémentes pour la saison qui n’augurent rien de bon, ni pour le climat, ni pour l’agriculture….
Bref, le bilan de l’année 2015 n’est guère glorieux, hélas, et l’esprit de Charlie Hebdo semble ne pas avoir résisté bien longtemps aux sirènes de la peur : peur de l’autre, mais également peur de l’avenir et toutes ces peurs irrationnelles entretenues par la surinformation qui nous submerge de toute part. Surinformation, mésinformation, désinformation. Voici les maux de notre société actuelle engendrés par le sacro-saint leitmotiv brandi par tous : ce fameux droit à l’information.
Oui, mais quelle information ?
Celle transmise par des communicants qui tout en faisant leur travail de promotion asservissent le journaliste, ce dernier devenant le relai d’une communication souvent confondue avec information ? Celle achetée par les sociétés qui assujettissent financièrement les groupes de presse : ces derniers se contentent alors de relayer des publi-rédactionnels commandés à la gloire d’un lobby ou d’une grosse structure ? Ou encore celle d’une institution qui y fait sa publicité en toute légalité ?
Entre chasse au scoop, obligation commerciale de relayer des informations prépayées, absence de recul lié au manque de temps (et d’argent) du journaliste pour vérifier l’information, immédiateté d’une information qu’il faut « sortir » au plus vite avant qu’elle ne soit plus d’actualité (ou pire encore, périmée!), bref, comment un journaliste peut-il faire son travail avec sérieux et honnêteté dans un monde où le temps de l’horloge ne laisse plus de temps au temps de la réflexion ? Où les impératifs économiques dictent leur loi aux impératifs éthiques ? Où le journaliste est pressé de toute part pour publier au plus vite un article, une enquête ou une interview ?
Comment peut-il se démarquer pour offrir une réelle information de qualité face à la nébuleuse utile mais perverse des réseaux sociaux ?
De mon humble avis, le journaliste se doit de revenir aux fondamentaux d’une enquête réfléchie et poussée sur des sujets non pas d’actualité (les réseaux sociaux s’en emparent bien plus vite que les médias traditionnels) mais des sujets transversaux de réflexion sur la vie de la cité, la société des hommes : la presse se doit d’être le reflet d’une époque qu’elle révèle en étudiant avec acuité les actes politiques, les faits de société ou la culture, les arts vivants….
Pour cette raison, nous consacrons notre mag’ à la critique en ce qu’elle permet de s’inscrire dans la dynamique de la durée, et non de l’éphémère : les œuvres ou créations artistiques présentées au public sont la plupart du temps conçues pour être pérennes. Si annonces d’événements nous faisons, il s’agit pour nous de mettre en avant des manifestations populaires (au sens noble du terme) pour sensibiliser le public à la culture sous toutes ses formes, au-delà des frontières, nous laissant la liberté de proposer de temps à autres nos coups de cœur pour telle ou telle création d’actualité.
Fidélité renouvelée à notre ligne éditoriale et nouveautés 2016
Certes, nous répertorions les lieux culturels mais notre choix éditorial exclut par la même l’idée d’un agenda des spectacles créé par nous-mêmes : nous avons ainsi choisi de proposer aux structures un espace pour y annoncer leur programmation. Cet espace est accessible à tous via l’onglet accès pro et les informations sont consultables via l’onglet agenda des spectacles. Nous déclinons toute responsabilité quant au contenu de cette page mais nous nous réservons le droit de supprimer les informations ne correspondant pas à notre ligne éditoriale.
Cet espace a été conçu pour faciliter la visibilité de toutes les structures culturelles, sans discrimination de genre ni de taille. Sachant les difficultés actuelles du milieu culturel, notamment à Marseille avec la fermeture de l’Espace Culture, qui permettait la diffusion des informations culturelles, et plus particulièrement, celles des petits lieux, cet espace est offert. Bien entendu, ceux qui le souhaitent peuvent nous envoyer des dons afin que nous puissions améliorer l’outil.
Cette nouveauté s’accompagne d’une nouvelle collaboration : pour entamer l’année avec humour et optimisme, nous laisserons à notre amie le Chat Pompom le loisir d’intervenir à sa guise pour vous présenter ses coups de cœur et coups de griffe. Vous souhaitant une excellente année 2016, votre dévouée.
Diane Vandermolina