Quand Bernard Pivot s’invite à Apostrophes
En des temps heureux la télé du vendredi soir faisait le plein pour voir les invités sélectionnés par Bernard Pivot dans sa célèbre émission Apostrophes. Et le Toursky, le 7 octobre, a fait le plein aussi pour le one man show du journaliste.
Tel le chien de Rabelais qui tourne et retourne son os pour en tirer la substantifique moelle, Pivot, auteur du livre « Les mots m’ont mangé » a choisi le mode de l’humour pour déclarer sa flamme aux dictionnaires et à tout l’univers qu’ils contiennent.
Il s’imagine face à Mme Larousse pour lui suggérer des orthographes nouvelles, l’ajout notamment d’un H à éléphant pour plus de force et de noblesse. Et le tout à l’avenant dans un tourbillon de jeux de mots et de subtilités. Le clou de la soirée sera évidemment la séquence, où devant un pupitre, il se présente en jeune écrivain invité à Apostrophes pour son premier roman. L’humour va s’ajouter à l’ironie et à la dérision : le coaching de l’éditeur, les conseils vestimentaires, tout y passe car réussir un passage dans le gotha des émissions littéraires peut faire décoller à la vitesse d’une fusée un livre.
Avec Rue du prolétaire rouge, nous en avons fait l’expérience avec Nina, où des centaines de téléspectateurs nous attendaient à la sortie de l’émission pour nous dire leur enthousiasme : le best-seller était lancé grâce à Pivot.
Merci pour ce moment lui avons-nous dit à la fin du spectacle lorsqu’assis sagement devant une petite table il dédicaçait consciencieusement son essai, lui qui avait permis à des livres à se vendre par millions. Avec ce spectacle, le Pivot (nom masculin et très singulier) se fait plaisir et en donne à ses spectateurs.
Merci pour tout l’artiste.
Jean KEHAYAN
(photo en exergue, crédit BALTEL/SIPA, avril 2011)
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