De l’imprimerie à la photographie : invasion artistique aux Rotatives de la Marseillaise
Le 23 novembre, Catherine Vestieu, directrice de la Fiesta des Minots, et Olivier Barriol, directeur de Follow Your Dreams, président de Gimme Danger, avaient convié les amateurs d’art à assister au lancement festif d’une exposition éphémère au cœur des Rotatives du Journal La Marseillaise, rebaptisée l’Agora des Galériens. L’exposition, visible gratuitement de Midi à 19h30 tous les jours, réserve de nombreuses surprises et ce, jusqu’au 2 décembre.
Pour la petite histoire, le nom donné à la salle des Rotatives a été inspiré par l’histoire même du lieu, nous explique Pierre Guille, directeur de la communication du quotidien marseillais, également président du Mondial de la Marseillaise à Pétanque. Il est vrai qu’au XVIIème siècle, en lieu et place du cours d’Estienne d’Orves et du Quai Rive Neuve, se trouvait le Nouvel Arsenal des Galères voulu par Louis XIV, lors du réaménagement et de l’extension de l’ancien Arsenal. Y travaillaient pour construire la flotte militaire royale les condamnés aux travaux forcés, c’est à-dire les forçats appelés également galériens.
La soirée était mise en son par Philippe Petit (mention spéciale pour l’ambiance sonore) et le chorégraphe David Lliari a proposé une performance de danse contemporaine. Un air de Fiesta flottait dans la salle, avec en prime toute l’équipe dirigeante présente à l’événement. Au cours du vernissage, étaient visibles les œuvres de Jean-Louis Audibert, Joseph Bagur, Jean-Robert Delpero, Bertrand Got, Julie Lagier, Benoit Rousseau et Clément Verdière et le programme proposé a séduit le public venu fort nombreux : avec près de 600 personnes, ce fut un beau succès grandement mérité !
Pendant la soirée inaugurale, Skunkdog a réalisé une performance de live painting sur la musique d’Italian Gang et son rock électrisant: un TAG géant sur toile, dans lequel il a souhaité « retranscrire l’énergie de la musique » du collectif, en usant de couleurs vives aux dominantes jaunes, bleues et rouges, des couleurs primaires qui accrochent le regard, telles un feu d’artifice bouillonnant d’énergie pure. De son aveu, cela faisait près de 10 ans qu’il n’avait réalisé une telle performance, mais c’est une façon « de lier ma passion de la scène (il a été musicien, ndlr) et de la peinture ». Gageons que nous le retrouverons à d’autres occasions pour de nouvelles performances.
Clément Verdière nous a agréablement surpris avec le travail présenté ce soir-là. Influencé par les peintres Patrick Hugues et SkunkDog le jeune homme travaille « l’excès, l’émotion sans retenue et sans demi-mesure », et il propose des portraits criants, à l’instar du Cri obsédant de Munch : les couleurs dégoulinantes qui recouvrent ses portraits dessinés en noir et blanc donnent l’impression que son sujet se noie dans la matière. Avec Blow, Julie Lagier a présenté au public des photographies poétiques de personnes dénudées enveloppées dans de la cellophane : l’expressivité du mouvement impulsé par le personnage qui, pris dans sa chrysalide, tend à se déployer avant de prendre son envol tel un papillon, est magnifiée par la lumière de la photographie en noir et blanc.
Ce fut une soirée joliment réussie, avec son ambiance « discothèque » bonne enfant et conviviale, qui fut offerte au public dans un lieu magnifique chargé d’histoire. L’Agora des Galériens se prête à merveille à ce type de soirée, avec ses salles annexes et ses colonnes découpant l’espace en plusieurs endroits, son odeur de métal et d’encre séchée, ses reliques d’une machinerie aux rouages complexes. A suivre !
Diane Vandermolina
Plus d’infos : Les Rotatives – L’art de faire tourner la tête
Exposition du 22/11 – 02/12 de midi à 19h30
Autour des rotatives de la Marseillaise Cours Estienne d’Orves, 19 cours d’Estienne d’Orves 13001 Marseille
7 artistes, des performances, 70+ œuvres, 2 débats
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