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La belle saison de l’Opéra à Marseille
Maurice Xiberras, aux côtés de Jean Claude Gaudin, maire de Marseille, et de Marie Hélène Feraud, élue déléguée à l’Opéra/Odéon et à l’art contemporain, a présenté la nouvelle saison du Grand Théâtre Municipal de Marseille et de l’Odéon le 18 avril dernier dans l’écrin de la salle des délibérations de l’Hôtel de Ville.
Une fois n’est pas coutume, nous fûmes accueillis en musique, grâce à la prestation de la soprano nîmoise Jennifer Michel qui nous interpréta l’aria de la mort de Liu (Tu che di gel sei cinta, Turandot) et un air de Josepha (L’auberge du Cheval Blanc), une présence scénique remarquable et une interprétation vibrante, juste à tout point de vue. Accompagnée avec brio au piano par Emmanuel Trenque.
Un coup de pouce aux jeunes désireux de découvrir l’Opéra
Cette année, l’Opéra innove en matière de tarification à destination des moins de 28 ans : 10€ la place d’Opéra, soit le prix d’une place de Cinéma, pour offrir la possibilité aux jeunes d’aller assister à un Opéra. Quoi de mieux pour renouveler le public et rendre plus accessible l’art lyrique ! Pour en bénéficier, il suffit de réserver un mois à l’avance son opéra et le tour est joué. Cette politique tarifaire volontariste de l’Opéra le moins cher de France (les places les plus chères sont à 80€), et pas le plus subventionné (il est toujours en régie municipale c’est-à-dire dépendant des subsides de la ville de Marseille dont le maire n’a de cesse de rappeler le coût, 20 millions, ainsi que le faible engagement de l’Etat, 400 000€), est toute à l’honneur de son directeur.
Un retour aux classiques et trois Verdi sinon rien !
Si le début de la saison à venir offre à découvrir des raretés présentées pour la première fois en notre ville, Simon Boccanegra de Verdi (2 au 9 octobre : 4 dates pour un opéra rare offrant 4 beaux rôles masculins avec Nicolas Courjal), Candide de Bernstein (une version concert pour une date unique, le 14 octobre à 16h avec Sabine Devieilhe dans le rôle de Cunegonde) et La Donna del Lago de Rossini (du 10 au 18 novembre, une version concertante donnée pour les 150 ans de la disparition du compositeur avec la mezzo Karine Deshayes), les amoureux des classiques ne pourront bouder leur plaisir avec le retour de la Traviata de Verdi (23 décembre au 2 janvier, mise en scène de Renée Auphan dont nous connaissons le bon goût viscontien), Faust de Gounod (du 10 au 21 février : l’opéra préféré du maire fête ses 160 ans et sera joué en écho au Petit Faust de Hervé à l’Odéon les 16 et 17 mars), Le Nozze di Figaro de Mozart (24 mars au 3 avril avec Patricia Ciofi, Anne Catherine Gillet et Marie Ange Todorovitch, rien que ça !), Turandot de Puccini (du 27 avril au 5 mai dans une nouvelle mise en scène de Charles Roubaud que nous attendons avec impatience) pour finir par Rigoletto de Verdi (du 1er au 11 juin avec Sabine Devieilhe dans le rôle de Gilda et Annunziata Vestri dans celui de Maddalena). Une bien jolie programmation avec les stars du lyrique d’aujourd’hui : Kevin Amiel, Armando Noguera ou encore Nicolas Courjal pour les hommes et les incontournables Sabine Devieilhe et Karine Deshayes pour les femmes.
Quelques pépites à découvrir
Parmi les créations chorégraphiques proposées, notons le retour de Julien Lestel et de ses danseurs avec Quartet (musique de Philip Glass) et Misantango (musique de Palmeri, direction musicale Victorien Vanoosten) les 24 et 25 novembre. En prélude à ces deux ballets, sera donné Concerto avec les élèves de L’Ecole Nationale de Danse de Marseille sur une musique de Tchaïkovski. Autre date à retenir, le 21 octobre à 17h au Théâtre Toursky, « sacrilège » présenté dans le cadre des Musiques Interdites. Deux œuvres subversives et rarement jouées sont au programme de cet après-midi lyrique : Sancta Susanna de Paul Hindemith avec entres autres la mezzo marseillaise Lucie Roche et un chœur de femmes. Cet opéra entièrement féminin questionne le rapport entre le charnel et le spirituel. Sœur Klementia raconte à sœur Susanna l’histoire de sœur Beata qu’elle a retrouvée, quarante ans plus tôt, nue, étreignant et embrassant un Christ en croix, avant de finir emmurée, un récit qui éveille une forte réaction chez Susanna : cette dernière se sent appelée par le Christ et se mettant à nu, se jette sur la statue du Christ. Cet opéra jugé blasphématoire sera suivi de Sodome et Gomorrhe, tragédie biblique sur les relations entre hommes et femmes et l’impossible satisfaction entre deux sexes aux attentes si différentes, de Karl Amadeux Hartmann avec le baryton Antoin Herrera Lopez Kessel d’après la pièce de Jean Giroudoux.
Théâtre d’Humour, Comédie, Jeune Public et Opérettes
A l’Odéon, pas une semaine ne passe sans que le public puisse assister à un spectacle que ce soit en soirée ou en après-midi: une profusion de spectacles et d’artistes en tout poil telle qu’il nous est impossible de détailler la programmation dans sa totalité. Néanmoins, cette année, ce ne sont pas moins de huit opérettes qui seront présentées les week-ends en matinée : parmi elles, des classiques à l’image de La belle de Cadix, Un de la Canebière, la Veuve Joyeuse (après les fêtes, les 19 et 20 janvier), et des nouveautés avec l’Auberge du Cheval Blanc et Jennifer Michel dans le rôle de Josepha (les 23 et 24 février), Irma la douce ou encore La grande duchesse de Géroldstein à propos de laquelle le maire de Marseille, décidément très en verve ce jour-là, nous a conté une bien amusante anecdote. Côté jeune public, trois spectacles sont à voir : Kid Manoir, la malédiction du pharaon (décembre), Alice (mars) et le livre de la jungle (juin).
Nous serions incomplets si nous oublions les actions culturelles de l’Opéra qui, dans deux mois, fin juin, fêtera les 20 ans de l’opération A Marseille, l’Opéra c’est classe ! Une action culturelle qui permet aux petits écoliers, collégiens et lycéens de pénétrer dans les coulisses de cette belle maison afin de mieux la connaître et d’en appréhender au plus près les subtiles beautés. A suivre, DVDM
Plus d’infos sur www.opera.marseille.fr
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