LECTURES D’AMERIQUE LATINE : une soirée de partage triomphale !
Astrid VEILLON lit ‘’La tante Julia et le scribouillard’’ de Mario Vargas Llosa au Théâtre Toursky
Pour la première fois à Marseille, un cycle de lectures se tient autour d’une des plus belles littératures du monde : la littérature sud-américaine, et c’est au Théâtre Toursky que cela se passe. Un cycle à l’initiative du nouveau Consul du Pérou à Marseille, Michel Dossetto, et avec la complicité artistique de Richard Martin. Quatre rendez-vous en compagnie de talentueux comédiennes et comédiens pour retrouver des auteurs incontournables ou découvrir des horizons littéraires encore peu explorés. Ces moments seront parfois suivis de rencontres pour prolonger la découverte des œuvres et l’exploration d’un pays. Durant ces quatre soirées, des intermèdes à la guitare sont proposés par Marcel Alchech.
Samedi 13 octobre 2018, Astrid Veillon a inauguré le cycle avec un écrivain péruvien
Homme engagé en politique au point de se présenter aux élections présidentielles au Pérou, Mario Vargas Llosa est également ce Prix Nobel de littérature dont les admirateurs attendent chaque fois avec impatience la sortie du dernier roman.
En présence de Michel Dossetto, de Richard Martin, de nombreuses personnalités et d’un public important, Mme Liliam Ballon, Consul Général du Pérou à Paris, venu spécialement, ouvre la soirée :
« Je voudrais remercier les autorités de cet illustre théâtre marseillais d’avoir pris la décision d’inaugurer les Lectures de l’Amérique latine avec l’œuvre de l’écrivain péruvien Mario Vargas Liosa. Mario Vargas Llosa, notre prix Nobel, est un singulier représentant de notre littérature, pas seulement pour avoir gagné cette immense distinction, mais parce qu’il a su montrer à travers son œuvre et ses traductions dans les langues les plus variées un important assortiment de ce que représente le Pérou : ses gens, ses coutumes, sa géographie, ses lettres et sa vaste tradition littéraire et poétique (…) ‘La tante Julia et le Scribouillard’ est un roman chargé d’humour, dans lequel il raconte les mésaventures de son premier mariage avec une tante de quinze ans son aînée, en intercalant les incroyables histoires d’un scénariste de feuilletons radio dans le Lima des années cinquante, toutes revêtues d’un génie prononcé et d’une légère ironie. Cette œuvre que nous allons écouter dans la lecture de Madame Astrid Veillon est un exemple de plus de ce remarquable écrivain qui a su représenter dans ses romans, ses contes, ses œuvres de théâtre et ses essais cette immense terre multiculturelle, d’histoire millénaire et riche en biodiversité mais aussi de forts contrastes, qui s’appelle le Pérou.
Enfin, je voudrais souligner que cette lecture fait partie de la Quinzaine culturelle du Pérou en France, Quipu 2018, qui débutera officiellement en novembre 2018, mais qu’aujourd’hui nous voulions commencer, à Marseille, par cet hommage à notre prix Nobel.
Je remercie Monsieur Richard Martin ainsi que Monsieur le Consul honoraire du Pérou, Michel Dossetto, à l’initiative de ce projet. »
La salle où se déroule la lecture est idéale pour ce type de rencontre. Son nom seul, « Léo Ferré », suffit à l’imprégner de poésie et de vigueur créative. Intimiste, la proximité avec la scène permet plus encore au spectateur de sentir l’émoi de l’artiste, d’en partager l’émotion même. Avec l’intensité qui la caractérise, Astrid Veillon lance ce cycle en partageant la prose du plus grand écrivain péruvien. Sur scène un tabouret sur lequel elle prend place, fine, racée, à la fois élégante et très méditerranéenne, un guitariste à sa gauche. La voix chaude de la comédienne enveloppe la salle. Astrid Veillon projette sa voix claire avec une maitrise totale. Le ton, le regard, le jeu de l’actrice captivent. Les yeux fermés, on saurait en deviner le sourire. Loin d’être monocorde, la lecture est vivante, avec une fluidité, un débit maitrisé, une diction parfaite et une respiration imperceptible.
Marcel Alchech, le guitariste (photo ci-contre), régale l’assemblée d’intermèdes musicaux qui semblent calqués sur les mots de l’auteur. Des moments trop courts peut-être, tant on voudrait prolonger les sensations délicieuses que le musicien tire du son de sa guitare, de l’harmonie dynamique. L’apport de ces instants de musique à la lecture est important : il dessine les contours de l’œuvre, en souligne certains aspects, fait surgir un peu de cette Cordillère des Andes sauvage ou le parfum suranné d’un siècle révolu.
Chaleureusement applaudis, la comédienne, le guitariste et ce premier cycle de lectures ont reçu tous trois l’approbation d’un public conquis. A écouter les propos des spectateurs réunis après le spectacle autour d’un cocktail péruvien à base de Pisco offert généreusement, le but est atteint : la plupart ont le désir brûlant de poursuivre la lecture. Le théâtre Toursky, fidèle à son combat, partage la culture sous toutes ses formes.
Danielle Dufour-Verna
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