Hommage au violoniste Didier Lockwood le 23 novembre au Théâtre Toursky
Le virtuose et compositeur s’en est allé au début de cette année. Compagnon des aventures de Richard Martin et du Théâtre Toursky au long des années, ses amis lui rendent un hommage en ses murs, comme s’ils le rendaient au jazz lui même, à sa liberté, à la musique tout entière, qui, sous toutes ses formes, habitait le violoniste. « Pour lui dire à quel point il est ici chez lui », dit Richard Martin. Toute sa vie, Didier Lockwood a répondu aux appels. Il avait l’altruisme chevillé aux corps. Son archet a brutalement cassé un dimanche matin de février dernier, mais ses amis reprennent la parole, le flambeau.
Compagnons de route
Bernard Ivain, mon congénère du Lycée Lumière à La Ciotat, a été l’ami et agent de Didier comme il a été celui de Magma. Mais aussi de Michel Petrucciani, Manu Katché, Jan Garbarek, Jean-Luc Ponty, Art Blakey, Tania Maria, Henri Salvador, Ray Barretto, Dee Dee Bridgewater et de nombreux autres grands noms. Au téléphone, il se souvient : Lorsque Michel (Petrucciani) est décédé le 6 janvier 99 à New York, nous avions un important concert le 9 au Théâtre des Champs Elysées pour la Fondation de France. Très déboussolé, j’ai appelé Didier qui s’est arrangé de ses engagements pour le remplacer au pied levé !
Puis, avec humour et émotion : Les deux s’entendaient comme larrons, bien au-delà de la musique. Ils avaient formé un duo quelques années auparavant, qui aura été entendu entre autres au théâtre antique de Vienne et vu sur M6. Il a fallu y mettre fin beaucoup trop tôt parce que le tout puissant boss de la maison de disques leur avait dit: il faut que vous m’arrêtiez ça, les enfants, on dirait un remake de La Belle et la Bête. Pas besoin de préciser où allait sa pensée… on peut dire de graves horreurs en croyant protéger son artiste.
Pour revenir à l’actualité, un des studios de Didier du côté de Fontainebleau continue à vibrer. Louis Bertignac, qui le lui avait racheté quelques années avant sa mort, vient d’y fabriquer son album hypersolo qui sort ces jours-ci.
Une pléiade d’artistes le 23 novembre
Aux côtés des danseurs de renommée internationale, les musiciens annoncés sont de véritables comparses de Didier, avec une mention particulière pour la très prometteuse violoniste Fiona Monbet, dont Didier fut le professeur au CMDL, si ce n’est le Pygmalion. Biréli aux guitares, le matador Ceccarelli aux baguettes, Francis aux commandes du piano, on ne peut s’attendre qu’au meilleur. Et nul doute que le doudouk du maître Levon Minassian ouvrira à la respectueuse procession les portes de sa ville..!
Propos recueillis par Christiane GANTEAUME
Infos pratiques:
Vendredi 23 novembre à 21h. Participation aux frais et réservation auprès de la billetterie du Toursky. Tél : 04 91 02 54 54
Image de Une: Hommage à Didier Lockwood ©Joel Saget