Per Natale…
Noël approche à grands pas mais l’esprit des fêtes, hélas, n’est pas dans nos cœurs : attentat de Strasbourg avec ses morts innocentes, évacuations forcées d’habitants mal logés à Marseille en peine de relogement, manifestations en cascade des Gilets Jaunes en faveur d’une amélioration du pouvoir d’achat de tous les français, blocages étudiants contre les réformes du BAC et le fumeux Parcours Sup et bientôt grève des intermittents, les oubliés du gouvernement avec les chômeurs, les handicapés et les rsastes, ces invisibles qui ne manifestent quasiment jamais, ces annonces vues à la TV sur les petits commerçants en mal de bénéfices et celles relayées par les réseaux sociaux avec leurs wagons de fakenews et leurs algorithmes fallacieux conçus au détriment d’une information vérifiée, etc… tout cela concourt à introduire dans les cœurs des personnes, même les plus optimistes, un sentiment de tristesse profonde et un vague à l’âme saisissant, oscillant entre résignation et agacement, à l’image de cette sensation de faim non assouvie qui nous serre les entrailles et trouble nos pensées.
Colère, désarroi, compassion, consternation… de nombreux états nous traversent chaque instant à l’évocation de ces faits et drames. Doit-on renoncer pour autant à toute festivité ? Doit-on abdiquer toute joie et tout rire face à la peur et aux larmes ? A chacun, sa réponse. Tout être vivant est libre de son choix mais chacun se doit de l’assumer et de respecter celui de son voisin. Néanmoins, il est évident qu’une débauche d’agapes de la part de nos dirigeants et des plus fortunés serait mal vue par le commun des français au regard de la situation actuelle, tout comme nos habitudes de surconsommation dans nos pays dits développés et riches avec son lot de gaspillage peuvent être jugées indécentes au regard des milliards de personnes qui souffrent dans ce monde, exploités et affamés qu’ils sont. Pourquoi cette comparaison ? Parce que la question de la « consommation » se pose avec acuité ces jours-ci : les villes, les départements et les régions qui assèchent les finances de nombreux acteurs culturels en baissant drastiquement, voire en supprimant, leur aide, vont apporter une aide financière substantielle aux petits commerces touchés par tous ces événements récents au nom de la déesse Economie.
Quid des autres. Les caisses sont vides. Une injustice que nous pointons du doigt ici car elle se fait au détriment de milliers de personnes en attente de relogement depuis le funeste 5 novembre, des autres dizaines de milliers de foyers logeant dans des immeubles insalubres, des millions de pauvres qui peinent à survivre, le loyer et les dépenses attenantes grevant souvent la totalité de leur budget, obligés de fréquenter les restos du cœur et autres associations caritatives pour se sustenter à défaut de se nourrir correctement. A ceux-là, on leur répond par le Dieu Travail. Une notion travestie par notre conception économique des échanges : travail signifie, dans nos inconscients collectifs, activité rémunérée. Est-ce à dire que les bénévoles ne travaillent pas ? Sans être payés, sans compensation aucune, hormis la satisfaction d’avoir œuvrer pour une cause juste, ils donnent de leur temps et de leur énergie, parfois de leurs économies, dans des activités souvent orientées vers l’aide à et le soutien de l’autre. On parle d’ailleurs d’activité bénévole et bien entendu, elle n’a aucune valeur monétaire et n’est en rien comptabilisée dans le compte Travail qui sert au calcul des retraites et/ou des autres allocations. Pourtant, sans tous ces gens, le lien social ne serait plus qu’une minuscule et insignifiante fibre si effilochée qu’un seul souffle suffirait à la rompre.
Ce Noël semble augurer d’un Grand Opening, celui de « La Boite de Pandore ». En son fond, une fois tous ses maux déversés, il ne reste que l’espérance, cet espoir qui semble filer d’entre nos cœurs meurtris, comme cette nuée d’oiseaux à la recherche d’un peu de chaleur, en quête d’un ailleurs plus clément… Mais que ces réflexions n’empêchent personne de penser aux joies des fêtes à venir. Néanmoins, n’oublions pas que le Dieu Argent fut créé à son origine pour faciliter les échanges en lieu et place du troc qui hélas faisait montre de ses limites. Sur ces paroles, nous vous souhaitons de beaux moments en familles ou entre amis pour cette fin d’année. Et si le cœur vous en dit, que vous souhaitez passer un doux moment en compagnie d’artistes généreux, n’hésitez pas à fréquenter tous ces petits lieux qui ne vivent que par votre venue ! DVDM