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Retour sur Giovanni Antonini, Magdalena Kozena & Orchestra of the Age of Enlightenment

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La mezzo-soprano Tchèque Magdalena Kozena peut tout chanter. De Monteverdi au répertoire le plus contemporain en passant par Gluck, Bizet, Mahler ou encore Debussy. Elle revient avec un nouveau récital consacré à Gluck et Mozart (qu’elle avait quelque peu délaissé ces derniers temps) présenté au Grand Théâtre de Provence le 15 février dernier.

Sa voix charnelle, sa musicalité et l’attention qu’elle porte au texte trouvent dans ses deux maîtres un bien bel écrin pour s’y épanouir.

Comme elle dit depuis le début de sa carrière, Mozart est sa« destinée ».

Il y a tout chez Wolfgang: la pureté, la force, l’humour, l’Amour et Magdalena Kozena maitrise parfaitement son instrument. Rondeur, justesse, puissance, elle nous offre des interprétations sincères vocalement éblouissantes. Nous aurons un extrait des Noces de Figaro, Giunse alfin il momento et un superbe Sesto de la Clémence de Titus Deh per questo istante solo. En Bis, elle reviendra sur son tube, Voi che sapete avec un Cherubino espiègle à souhait et finira par une rareté, une page « brouillon » des Noces… sublime !

La scena di Berenice de Haydn clôt la première partie, une dizaine de minutes entre la cantate baroque et la scène mélodramatique, l’héroïne amoureuse exprime ses émois et contradictions, elle est déchirée entre l’amour sincère et son devoir. Haydn écrit ici une des pages les plus belles en donnant des couleurs à l’orchestre et Magdalena Kozena vit la scène, une incarnation rarement vue en récital.

Pour enrichir ce beau programme, la symphonie 40 de Mozart était proposée en morceau : une sorte de millefeuille un mouvement de symphonie, des airs, un morceau de symphonie etc… parti pris surprenant mais qui offre des applaudissements entre chaque mouvements… pour une fois, mais on perd le fil de l’écriture Mozartienne, c’est dommage.

La 40ème en sol mineur créé juste un an avant la Révolution Française impose une couleur entre tragédie et sérénité. Autre grand moment de l’orchestre, la danse des Furies de Gluck enlevée et pleine de force.

L’orchestre très rock’n’roll de l’âge des lumières était sous la baguette du danseur ou grenouille, c’est selon, le chef italien Giovanni Antonini à la gestuelle appuyée et percutante. EM

Programme: Gluck & Mozart/Grand Théâtre de Provence/Vendredi 15 février 2019

Photo de Une: Magdalena Kožená & Orchestra Of The Age Of Enlightenment © Oleg Rostovtsev

Rmt News Int • 8 mars 2019


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