Kuo Shin Chuang Pangcah Dance Theatre: 038
Danse/dès 6 ans/40min
A 14h25 jusqu’au 28 juillet – Relâches : 10, 17, 24 juillet AU THEATRE DE LA CONDITION DES SOIES 13, rue de la Croix 8400 – Avignon/Réservations +33 (0)4 90 22 48 43 /Tarifs : Abonné 11 €/Plein tarif 16 €/Enfant (moins de 12 ans) 8 €/ Jeune abonné.e 12/25 ans – 22/28 juillet 10 €
Chorégraphe : Kuo-Shin CHUANG
Interprète(s) : Yi-Fan KAO, Iciyang NAMOH, Ti HUNG, Chih LIN, Sawmah KAROH, Yu-Yuan WANG, Jing-Ru WU
Directrice adjointe : Ching-Hui CHENG
Cette création questionne le rapport au pays natal, notamment lorsque les Pangcah ayant gagné la capitale rentrent chez eux à Hualien et retrouvent leur ethnie dans l’Est. Elle questionne également le rapport à la patrie, le sentiment d’appartenance, et la quête de soi, de son identité.
Le chorégraphe offre ici à découvrir un travail chorégraphique résolument moderne inspiré des danses traditionnelles et rituelles débarrassées de leurs stéréotypes : les mouvements sont certes ancrés au sol, on pourrait même parler d’une danse qui s’écouterait avec les danseuses qui martèlent le sol avec vigueur, mais leur gestuelle est très contemporaine avec ces mouvements tantôt rapides, tantôt lents, des ruptures nettes et précises… Pliés et dépliés des bras et du corps, têtes secouées et corps vibrants sous l’effet d’une transe, marches vives et répétées.
Des danseuses toutes de gris vêtues, au nombre de 5 puis 7, arrivent sur scène. Une voix off annonce le train pour Hualien. Ici, la mise en espace fait entrer le spectateur dans le vif du sujet : celui du retour chez soi, sa terre natale, avec tous les sentiments que procure ce retour : impatience, joie, sérénité.
A l’image de la foule qui s’amasse dans la salle d’attente pour attendre le train, elles amènent des chaises dans des mouvements vifs ne dissimulant pas l’impatience de leur attente. Les chaises deviennent wagons de train : les corps des danseuses sont ballotés à l’instar de ce train chahuté par les routes sinueuses qui jalonnent ce long trajet pour rentrer chez soi.
Puis c’est l’explosion de joie, l’exaltation de l’arrivée avec ces images projetées du pays natal, Mère nature à préserver, qui accompagnent la course effrénée des danseuses, leurs rondes joyeuses avant le calme, la jouissance de ce repos loin de la foule et de la vie citadine, plaisir délicat de cette fusion avec la nature harmonieuse dans un final tout en douceur et beauté où les danseuses forment une fleur qui éclot, bras dessus, bras dessous, mains dans les mains.
Cette création au travers de la fusion entre danse traditionnelle et danse contemporaine pose la question de l’identité et du sentiment d’appartenance à une entité taïwanaise multiculturelle chez les peuples aborigènes de l’île.
Saluons la prestation des danseuses qui offrent à découvrir un joli spectacle. Diane Vandermolina.
Crédit photos HUANG Wan Chen 黃婉甄© Centre culturel de Taïwan à Paris
Retrouvez notre interview de Kuo Shin Chuang.
Ce dernier nous parle de son travail chorégraphique résolument moderne inspiré des danses traditionnelles et rituelles débarrassées de leurs stéréotypes ainsi que du rapport au pays natal questionné dans cette création.
Interview Diane Vandermolina/Vidéo Paola Lentini
Remerciements à TSENG Hsin-Ya pour avoir servi d’interprète pour l’interview du chorégraphe de 038.
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