Annulations en série!
Les dernières fois que de grands événements avaient été annulés, ou encore les rassemblements limités, c’était lors de la grande grève des intermittents du spectacle en 2003 pour les premiers puis lors des attentats de 2015 pour les seconds avec l’instauration de l’Etat d’urgence.
Aujourd’hui, partout en France, depuis le 13 mars 2020, ont été purement et simplement annulés, voire pour les plus chanceux reportés, tous les rassemblements regroupant plus de 100 personnes (personnel des salles inclus) : la plupart des structures culturelles (Friche, Criée, Opéra, Gymnase, Zef, Toursky, Mucem, Dock des Suds…) sont fermées au public à l’exception des petites salles (jauge inférieure à 100 places) qui pour certaines, faute de public, annulent leur représentation à l’image du festival des petits écolos du Divadlo (initialement prévu ce week-end du 13 au 15 mars) et de certains cinémas qui à l’instar du Prado à Marseille ont fortement réduit la jauge de leurs salles pour qu’entre deux spectateurs soit respectée une distance de sécurité (ici un fauteuil) avec mis à disposition de gels pour se nettoyer les mains. Les festivals sont également annulés. Citons ici le Festival de Pâques, le Festival Russe, voire encore le Babel Minots : pour ce dernier, notons le report des 3 créations proposées avec les enfants à une date ultérieure.
Ces annulations de dates en cascade sont sources d’inquiétudes légitimes pour les intermittents du spectacle : ils craignent de ne pouvoir renouveler leur droit, ne pouvant effectuer les heures nécessaires au maintien de leur statut. Car, la période printanière est une période faste pour de nombreux artistes avec l’ouverture de la saison des festivals. Ils demandent à juste titre par l’intermédiaire des syndicats que soit reportée la date anniversaire de leur renouvellement. Espérons que le gouvernement et que les caisses dont dépendent les intermittents soient attentifs à ces demandes légitimes quand nous savons que les salariés et les entreprises du privé vont pouvoir bénéficier de mesures exceptionnelles.
Sachant que cette situation s’inscrit dans un temps relativement long, un mois, peut être deux, qu’elle va hélas durement impacter le monde du spectacle déjà fragile à plusieurs égards, il faudra véritablement réfléchir à la mise en place de politiques culturelles dignes de ce nom. Car en cette période troublée par le coronavirus, il est urgent de rester solidaires les uns des autres. DVDM