Aix en Fête avec Voilà l’Eté (du 23 au 31 juillet/Jas de Bouffan)
« Et si vous déconfinieZ Zen », quel joli clin d’œil au Zic Zac, ce festival de musiques actuelles organisé tous les mois juillet depuis 1998 par la Fonderie Aix au Jas de Bouffan dans le magnifique écrin du théâtre de verdure aixois !
Ce sont par ces mots en sous –titre de « Voilà l’été » que nous est présenté la série de concerts proposés en lieu et place du Zic Zac, annulé pour cause de Covid19, du 23 au 31 juillet au théâtre de verdure dès 20h. « Voilà l’été », référence à une chanson bien connue –emblématique- des Négresses Vertes, cette joyeuse ritournelle qui trotte dans la tête les soirs arrosés de chaleur estivale, ode au retour des plaisirs de la vie dans laquelle la joie, les envies et les amours sont célébrées, les maux de l’été également dénoncés.
Cette année, le Zic Zac est réduit à 6 soirées de concerts à l’image de Nuits Métis qui a imaginé les Escales Métis : pas d’ateliers menés pour raisons de confinement, ni d’exposition ou de performances offertes à la population pendant l’événement comme par le passé. Seule la buvette permettra aux aficionados de se réhydrater. La jauge est par ailleurs réduite par respect des mesures sanitaires imposées (qui se rajoutent aux mesures de sécurité obligatoires depuis le renforcement des lois concernant l’accueil du public dans les espaces ouverts suite aux attentats de 2015, vous vous souvenez du plan Vigipirate ?) et les spectateurs « filtrés » à l’entrée : il faudra être patient pour entrer sur le site et accéder à la buvette ! Qui plus est, les amoureux de la piste ne pourront rejoindre le parterre du parc, la fosse étant interdite. Cette configuration restreinte et contrainte a poussé le programmateur, Jean Michel Lasserre, à choisir des groupes de musique aux airs moins dansants mais tout aussi festifs que les années précédentes afin de ne pas frustrer le public. « La distanciation sociale mise en place est en contradiction avec notre cœur de métier qui est de créer du lien social et nous avons dû adapter notre programmation à cette problématique » explique-t-il.
Néanmoins, un bien joli programme se dessine à la lecture de la plaquette qui met à l’honneur de jeunes groupes méconnus (Illopiu dont c’est le premier concert en Région, Blasco, les vainqueurs du tremplin Zic Zac de l’an passé) aux côtés d’artistes régionaux reconnus (Gari Greu ou Téménik Electric qui présentent leur dernier album) et d’artistes venus d’ailleurs (le groupe nantais Wassa Sainte Nébuleuse dont vous nous direz des nouvelles), sans oublier les amis du festival (les fidèles Djè Balèti et Serge Lopez Trio). Côté femmes, ce sera le moment de découvrir Djaria Satour. Une programmation également kaléidoscopique qui fait la part belle à l’Afrique (Barrio Marin ou encore Djeli Moussa Diawara) et à la Fête (Tio Sirventès et Soneros des Caribe). « Voilà l’été », avec ses 6 soirées à thèmes, propose ainsi un voyage éclectique à travers le monde grâce à la diversité des groupes venus d’ailleurs qui se sont installés en France ces dernières décennies pour y pratiquer leur musique.
Parmi les artistes présents, certains sont également programmés dans le cadre des Escales Métis, par souci de leur offrir des mini-tournées, également réduire les frais de programmation et d’organisation. Rappelons ici la gratuité de tous les concerts. « Un travail mené de concert avec Marc Ambrogiani dans un esprit de solidarité, les Nuits Métis subissant les mêmes effets de la crise que nous » précise Jean Michel. De plus, « nos subventions ont été amoindries car nous n’avons pas réalisé la totalité du prévisionnel sur lequel se basent les tutelles pour l’attribution des aides financières », ce qui est notamment le cas pour la Métropole (-20%) et la Région (-50%). Qui plus est, « nous pouvons être à tout moment contraints d’annuler la manifestation sur ordre préfectoral si l’épidémie reprend » complète-t-il. Cette incertitude ne l’empêche pas de rester optimiste, sachant que toutes les précautions pour que l’événement se déroule au mieux ont été prises.
Ces contraintes l’ont également poussé à repenser le Zic Zac pour les années à venir, notamment réfléchir à « une programmation sur tout l’été, à jauge plus restreinte » avec « des formules de spectacles théâtraux, circassiens ou musicaux plus légères, qui viendraient en complément du Zic Zac » tel qu’il a été conçu ces 20 dernières années. C’est une façon d’offrir des spectacles gratuits sur une longue période et « fédérer les structures locales, en les associant au projet » pour « faire vivre ce quartier très peuplé » (30 000 habitants dans le bassin du Jas de Bouffan, ndlr).
A suivre donc. Mais avant tout, profitez de ces ponctuations musicales bienvenues en toute sérénité et sécurité ! Diane Vandermolina
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