MORE AURA, création de l’Association des Clous
Une création, de et avec Véronique Tuaillon, membre de l’association des clous
Le théâtre Daki Ling présentait More Aura, prononcez « mort aux rats », le 2 octobre dernier dans le cadre de Tendance Clown #15. Ce spectacle, au travers du récit de la tragédie vécue par une clown, traite de la résilience.
Christine est une clown boxeuse en talon aiguille, à la dentition approximative. Elle est affublée d’un mini short vert et d’un pull noir à capuche. Son terrain de jeu est une scène presque vide au sein de laquelle trône un frigo rempli de 6 bouteilles de bière. Une chaise, des chaussures de marches posées sur celle-ci, et un sac contenant une paire de gant de boxe sont les seuls accessoires de jeu de la comédienne qui incarne Christine, la talentueuse Véronique Tuaillon.
Le frigo tient une place à part entière dans la vie de Christine : il est utilisé comme cachette, également comme confessionnal. C’est un confident auquel elle fait part de ses doutes, de sa démotivation, mais aussi de ses rêves, ses envies, son espoir. Son espoir de voir son fils, Estéban, guérir de cette maladie qui empire de mois en mois, de semaine en semaine, de jour en jour puis d’heure en heure.
Elle raconte au public son admiration pour Marilyn Monroe qui motive les troupes au Vietnam, elle nous parle de son compagnon, Patrick, qui l’aide à surmonter ses craintes face à cette terrible maladie. Les temps de partage avec les spectateurs que nous sommes de ses souvenirs de son fils -avant et pendant la maladie-, sont rares mais tellement précieux. Elle les relate avec une joie et une tendresse infinies, à l’image de leur traversée d’un lac glacé à la nage, ou encore de leurs jeux dans la chambre stérile où ils mimaient les animaux. De bien délicats et bouleversants souvenirs, tristes et gais à la fois !
Et pourtant, dès lors qu’elle enfile ses gants de boxe et reproduit la chorégraphie du film Rocky 3 « The eye of the Tiger », elle nous délivre un message puissant et fort, nous rappelant qu’il faut se battre coûte que coûte, et plus encore face à l’adversité et durant les épreuves que nous fait traverser la vie.
L’échange verbal et l’interaction physique avec le public sont très présents dans ce spectacle, ils semblent être primordiaux, premiers et nécessaires, comme si le personnage recherchait au travers de ces interactions et échanges un soutien du public, un besoin d’être aimée et comprise jusque dans ses étonnantes digressions, parfois surprenantes et loufoques. Le jeu de contorsion de son corps devient un langage à part entière, il confère un aspect terriblement sympathique à ce clown résilient, si abimé par les vicissitudes de la vie.
Nous avons pu assister ici à un seul en scène touchant et émouvant, où la clown Christine se dévoile sans pudeur, sans retenue, sans artifice, et dans lequel elle nous fait passer un message d’espoir et d’amour, les deux choses les plus importantes au monde.
Benoit Bertrand Corso.
En tournée en France!
Spectacle de et avec : Véronique Tuaillon
Regard extérieur : Rémi Luchez
Spectacle en coréalisation avec Archaos -Pôle National Cirque.
Date création : 2015/A Partir de 10 ans/Durée : 60 min
Retrouvez son interview
https://business.facebook.com/mprovence13/videos/771287320335679/
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