Entre la promesse d’espoir d’un bel été et la crainte d’une rentrée incertaine
La seconde phase du dé-confinement arrive à grands pas et chacun se prépare à rouvrir leur espace intérieur au public en jauge limitée : les terrasses éphémères poussent comme des champignons, les restaurants et bars savourent pour certains la réouverture, d’autres ont hélas mis la clé sous la porte. La saison estivale a été lancée, les festivals, concerts et spectacles reprennent : la jauge s’élargit mais reste contraignante et la réouverture des lieux de culture a bousculé l’organisation des occupations des théâtres comme cela était prévisible.
De nombreux lieux occupés se vident de leurs occupants, soit par choix de ces derniers qui maintiennent des actions en journée et avant chaque représentation, soit par l’intervention musclée des forces de police ou encore la menace d’une intervention imminente. D’autres encore ont déménagé : ceux de l’Odéon qui avaient lancé le mouvement ont investi le Centquatre à Paris mais les situations diffèrent de lieux en lieux, de villes en villes.
A Marseille, les Merlan ont quitté le ZEF et ont opté pour des actions de sensibilisation à leur lutte contre la réforme de l’assurance chômage en journée, les Criée continuent pour l’heure leur occupation mais la situation est complexe, le climat est tendu entre la direction qui déplore le « squat » du théâtre par des SDF et migrants, accueillis par les étudiants occupants, la ville de Marseille qui tente de trouver des solutions d’hébergements pour les migrants, et les occupants qui résistent aux pressions et dont la lutte est celle d’un accès pour tous et toutes aux droits sociaux.
La vie reprend néanmoins son cours peu à peu, l’heure du couvre-feu se rallonge avec les beaux jours, la ville est plus animée mais un vent de défiance accrue souffle, l’atmosphère ambiante est teintée d’agressivité, les violences explosent : on parle d’effet post-confinement. Un sentiment étrange saisit l’observateur. Liberté retrouvée pour certains, liberté conditionnée pour d’autres, liberté sous surveillance également.
Plan Vigipirate niveau 3, appel à la vaccination de masse, déploiement d’un pass sanitaire pour accéder aux événements de plus de 1000 personnes, qui pose des contraintes terribles aux organisateurs de festivals, discussion d’un pass sanitaire européen pour voyager avec les écarts de prix incroyables entre tests PCR gratuits en France et fort couteux ailleurs. La Covid continue à faire parler d’elle et de nombreux organisateurs d’événements craignent le retour en force du virus à la rentrée 2021.
L’avenir reste suspendu à l’évolution de la crise sanitaire et à sa gestion par le gouvernement dont les atermoiements ont été largement critiqués.
Diane Vandermolina