‘Le Souffle d’Avignon’ et ‘Quartiers d’été’
Serge Barbuscia et le Théâtre du Balcon ‘Soufflent’ l’esprit de Vilar sur Avignon
« Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d’eux. » René Char
Jean Vilar, Directeur du Théâtre National Populaire, c’est une vie de théâtre, pour tous. Serge Barbuscia, Directeur du Théâtre du Balcon, perpétue cette lignée d’acteurs, metteurs-en-scène, directeurs de théâtre, qui font de leur vie un engagement pour la culture à la portée de tous. En véritable mentor, cet homme a réussi à fédérer des scènes d’Avignon, des centres sociaux, les pouvoirs publics, autour de deux projets humanistes : ‘Le Souffle d’Avignon’ et ‘Quartiers d’été’.
Transmission et Accès à la culture pour tous
Si, pour La Bruyère, souffler, c’est « prendre un peu de repos » (Caractères), ou si, pour Salverda de Grave ce n’est que « respirer avec peine, en expirant fort, bruyamment (Enéas), ou, pour Molière « ouvrir la bouche pour répliquer, protester, se plaindre » (George Dandin), et encore « souffler quelque chose à quelqu’un » (Monet), c’est-à-dire, l’enlever, c’est dans le sens de transmission que le terme a été choisi pour ce cycle de lectures. Souffle, comme la brise venue murmurer la musique des vagues ; Souffle, que le terme italien traduit peut-être mieux encore, Soffio, comme une caresse sur la joue, celui de l’enfant apaisé, celui de l’amour. Et qu’est-ce que la culture sinon une caresse offerte à nos vies ? Une caresse à laquelle tous, nous avons droit. Un mélange de caresses, un méli-mélo des cultures qui font la richesse de l’humanité. ‘Le Souffle d’Avignon’ et ‘Quartiers d’été’, c’est cela : la transmission et l’accès à la culture pour tous.
Le souffle d’Avignon
Pour les Scènes d’Avignon*
Le Président Serge Barbuscia
*Les Théâtre(s) du Balcon (Serge Barbuscia), des Carmes (Sébastien Benedetto), du Chêne Noir (Julien et Gérard Gelas), du Chien Qui Fume (Gérard Vantaggioli), des Halles (Alain Timàr).
En collaboration avec le Festival d’Avignon (Olivier Py)
Et la Maison Jean Vilar (Nathalie Cabrera)
Le Souffle d’Avignon est un cycle de lectures de textes inédits animé par les Scènes d’Avignon, en collaboration avec le Festival d’Avignon et la Maison Jean Vilar.
Les contraintes ont toujours étaient force de création et l’annulation du Festival 2020 nous a poussé à transgresser le territoire d’Avignon en investissant le cloître Benoît XII du Palais des papes à travers un cycle de lectures inédites.
L’organisation de ce « souffle » de création, de partage, de découverte, proche des avignonnais, est un bel hommage aux idéaux de Jean Vilar.
Pour 2021 le choix a été de faire perdurer ce Souffle d’Avignon, toujours en entrée libre, toujours au Palais des papes et toujours avec des auteurs contemporains et régionaux.
La lecture de textes nouveaux, en présence des auteurs, avec la possibilité d’échanger avec eux après la lecture, est le socle de ce Souffle basé sur l’accès à la culture, gratuite et pour tous.
Du 12 au 25 juillet, 12 lectures animées par des acteurs de talent ont réuni près de 2400 spectateurs enthousiastes dans le cloître Benoît XII du Palais des Papes.
QUARTIERS D’ETE
Pour Vivre le Théâtre Ensemble
Quartiers d’été, a été développé en parallèle, en lien avec la Préfecture du Vaucluse et les Centres Sociaux et Espaces de Vie Sociale du Grand Avignon dans une démarche de transgression du territoire et de solidarité.
Les Quartiers d’été ont proposé, du 28/06 au 23/07 5 lectures et trois textes inédits dans 5 lieux différents afin de faire rencontrer les différents publics, quelle que soit l’âge, le sexe, l’origine ou encore le lieu de vie :
-Dossier 75 G 27 d’Hamid Rekkas
-Où allons-nous Monsieur Einstein ? de Jean-Baptiste Barbuscia
-Moi, chien créole de Bernard Lagier
Cette démarche de décloisonner l’acte théâtral se fait en amenant auteurs et comédiens dans les Centres Sociaux, auprès du public des quartiers d’Avignon, puis en faisant découvrir à ces publics le Palais des papes au cours d’une visite suivi d’une lecture.
Et c’est une réussite. Le public, ravi de découvrir, pour certains, le théâtre, les auteurs, une autre façon d’envisager la vie – véritable bouffée d’oxygène- a plébiscité ces moments d’exception que Serge Barbuscia souhaite habituels. Preuve que nous sommes tous assoiffés de culture. A certains habitants des quartiers, Avignonnais depuis longtemps ou pas, le Palais des Papes était inconnu. Serge Barbuscia a donné rendez-vous à une cinquantaine d’entre eux, de tous les âges, pour visiter la magnifique forteresse gothique et assister à la lecture de ‘Moi, chien créole’. Créer le lien par la culture, la plus belle des utopies.
Le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 oblige la Nation à garantir l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture !!!!
Comme le dit si bien Richard Martin, Directeur du Théâtre Toursky, acteur, humaniste et ami de Serge Barbuscia, « Il ne faut pas désespérer d’espérer ».
Danielle Dufour-Verna
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.