(The) Hero (Festival) returns
Après deux annulations du festival pour cause de pandémie, le Hero Festival fait son grand retour le dernier week-end des vacances de la Toussaint (les 6 et 7 novembre 2021) dans l’enceinte du Parc Chanot de Marseille pour deux journées dédiées au monde des Héros dans son acceptation la plus large possible : Super Héros, Héros de films et séries, d’animés et de BD, de romans et de jeux vidéo, Héros légendaires ou contemporains, gentils ou vilains.
Les univers Brocéliande pour l’Héroïque Fantaisie et le steampunk, Krypton pour les DC comics/Marvel, Konoha pour les animés et Ludopolis pour l’espace jeu vidéo constituent les 4 piliers de ce festival multiculturel, familial et intergénérationnel: ce dernier fait la part belle aux auteurs avec son espace livre-dédicaces, aux acteurs avec ses rencontres, aux musiciens-chanteurs avec sa grande scène et surtout aux cosplayers qui confèrent par leur participation ce supplément d’âme au Festival avec des nouveautés à découvrir dans chaque univers.
Les temps forts et nouveautés du Hero
Pour cette édition, au sein de l’espace Konoha, la team du Hero a souhaité rendre hommage à Nicky Larson avec un décor immersif : elle a pour cet effet invité l’interprète du générique de l’animé, Jean Paul Cesari. Ce dernier sera présent sur le salon pendant deux jours pour un show case, des dédicaces et des rencontres.
Les aficionados de nouvelles technologies pourront découvrir Visual Novel, un concept original. Créateurs de site internet, Yohann GIL et Yann BOYER-DURAND, implantés en Région Sud depuis 15 ans, « ont ramené d’Asie, essentiellement du Japon, les Visual Novels, des romans graphiques qu’ils ont importés en France sur un format digital et interactif dans lequel on choisit la suite de l’histoire. C’est le manga dont je suis le héros en version digitale » précise Annabelle Fouques, co-créatrice du festival. Ils vont venir présenter ce concept novateur et proposeront des démonstrations de cette « solution hybride de roman vidéo ludique », en avant-première les 6 et 7 novembre.
Le village médiéval de Brocéliande situé en extérieur est « agrandi d’un marché médiéval, une première cette année » et proposera un large panel d’animations médiévales. En intérieur, la voix française d’Harry Potter, Kelyan Blanc, et Guillaume Briat, de la série et du film Kaamelott, seront présents : « Guillaume Briat partagera des anecdotes de tournage avec le public » détaille Annabelle et de nombreux auteurs viendront dédicacer leurs ouvrages à l’image des éditions précédentes.
Dans l’espace Krypton, le catch fait son retour cette année avec des démonstrations et des initiations. La réplique de la moto de Daryl Dixon de the Walking Dead sera à l’honneur : on nous nous promet « un déferlement de zombies ». L’invitée Star Wars sera l’actrice anglaise Samantha Alleyne qui a tourné dans les récents épisodes.
Sur Ludopolis, les gamers pourront rencontrer un ou deux pro-gamers sur Fifa et Forza, et deux influenceurs, Skyyart et SerialZpro, viendront parler gaming avec leurs abonnés. Sans oublier bien entendu les animations dédiées aux plus jeunes avec les mini héros et le château gonflable thématique ou encore la ferme des animaux.
Sur la grande scène, un hypnotiseur viendra hypnotiser le public et lui faire faire des actions de super héros. Entre shows, concours Cosplay, jeux, quizz, karaoké, l’équipe a souhaité faire un clin d’œil ludique samedi à la série coréenne en vogue « Squid Game » en organisant un Un, deux, trois soleil géant sur la grand scène. L’ambiance de la série avec ses gardiens, la musique, les costumes sera recréée mais « les éliminés gagneront un lot pour que ça reste bon enfant et ludique» à l’image du festival nous explique-t-on.
Annabelle FOUQUES, co-créatrice du Hero Festival avec Marc Lefèvre, ne boude ainsi pas son plaisir en nous présentant cette nouvelle édition prometteuse dont le fil rouge reste le voyage des sens. Bien qu’il ait fallu repenser l’organisation du festival et inviter moins d’artistes venant des quatre coins du monde, la satisfaction de voir renaître ce festival créé en 2013 est palpable : le voyage au cœur du monde héroïque peut débuter. Diane Vandermolina
https://www.herofestival.fr/marseille/informations-pratiques/
Entretien avec Annabelle Fouques
Diane Vandermolina: Cette année, l’affiche représente un Phénix… symbole de renaissance.
Annabelle Fouques : Tout à fait, quand nous avons repris au printemps, nous nous sommes demandés : « est-ce qu’on recommence ? » Nous avions commencé à organiser deux salons, l’un à Grenoble, l’autre à Marseille, et chaque fois nous avions dû les annuler : tout ce qui avait été construit avait dû être effacé et détruit, on pourrait dire brûlé ! Chaque fois que nous recommençons, nous renaissons de nos cendres.
DVDM: Avec la covid19, vous avez dû adapter le format du festival, pourriez-vous nous détailler les modifications apportées cette année ?
A.F. : Effectivement, nous avons vécu une période difficile après les deux annulations du festival. Nous avions peu de visibilité sur l’évolution des événements quand nous avons construit cette édition car nous avions une équipe réduite (de 12, nous sommes passés à 3 personnes, les autres ayant trouvé du travail ailleurs) et des possibilités moindres, notamment à cause de la fermeture de certaines frontières, des pays en quarantaine et des contraintes sanitaires… Nous avons fait face à des conditions compliquées et notre première priorité a été de repenser le festival pour la sécurité de tous. Comme la météo est plutôt clémente chaque année à cette période, nous avons pensé que pour les rassemblements, c’était mieux de développer les extérieurs. On a aussi fait le pari de mettre la grande scène dehors pour ces mêmes raisons.
DVDM : Concernant la restauration, quels ont été les aménagements réalisés ?
A.F. : Nous avons adapté les espaces restauration en intérieur : il n’y a plus de buffet ni de self-service, tout se fait à l’unité et les files d’attente ont été rallongées. On a doublé les files d’attente sur 5 mètres. Pour éviter les brassages et fluidifier les allées et venues, on a également créé un sens de circulation et installé plus de points de restauration en extérieur.
DVDM : Le port du masque est-il obligatoire en intérieur ?
A.F. : Le pass sanitaire est demandé à l’entrée conformément à la loi mais le masque en intérieur étant à l’appréciation de l’organisateur, il n’est pas obligatoire. Nous avons choisi de ne pas imposer le port du masque en intérieur à l’image des pompiers lors de leur congrès : c’est un risque mesuré d’autant plus que les cosplayers sont très embêtés par le masque pour leur maquillage et que ça gâche le spectacle.
DVDM : C’est une programmation plus française que vous proposez cette année…
A.F. : Oui, il y aura plus d’invités nationaux avec des comédiens français principalement et une comédienne britannique. Pour les auteurs, illustrateurs, influenceurs, chanteurs, musiciens, cosplayers, ce sont généralement des français.
DVDM : Le festival a dû réduire sa voilure ?
A.F. : Oui, beaucoup d’artistes n’ont pas travaillé depuis deux ans et par conséquent, nous avons moins d’exposants : beaucoup n’ont pas survécu à la crise, ce sont des forains qui vivent de ce type d’événement, certains n’ont pu venir cette année par manque de personnel, et n’ayant plus d’activité, d’autres ont fait faillite ou se sont reconvertis. Un bon tiers d’exposants a changé d’activité, forcément, ils n’ont pas été remplacés par des nouveaux. On espère que même si le festival est plus petit, avec moins d’international, le public comprendra.
DVDM : Attendez-vous beaucoup de monde comme lors des éditions précédentes ?
A.F. : Pour les attentes, nous sommes est très attentifs aux réseaux sociaux même si cela ne traduit pas forcément la réalité. On sent que les gens ont vraiment hâte de se rassembler, de voir de belles choses, de rencontrer des artistes : c’est vraiment le rassemblement qui est attendu. Cette envie de se réunir, retrouver des cosplayers, sortir des préoccupations du quotidien pour se retrouver dans un monde un peu de rêve. Les gens sont en attente de ça et nous envoient des messages de remerciements. « On va pouvoir rêver à nouveau, s’amuser, rire » nous écrivent-ils.
DVDM : Et côté billetterie ?
A.F. : Elle a été ouverte tardivement, en septembre, le temps d’être sûr car nous en avions marre des procédures à mettre en place pour rembourser les billets, avec les reports et fermetures de billetterie engendrés par les annulations… c’est un gros travail pour une équipe réduite même si globalement 80% des gens ont gardés leurs billets, ce qui est une marque de confiance. Sinon, en termes de vente de billetterie, c’est comme les autres années, à 5% près. Nous n’avons pas augmenté les tarifs et n’avons pas à déplorer de recul sur les préventes par rapport aux années précédentes. Après on verra sur les derniers jours et sur place.
DVDM : Avez-vous eu des financements publics ?
A.F. : Non, aucun. Nous avons des partenaires privés techniques pour câbler les halls, les alimenter, d’autres pour le transport des invités, ce qui permet d’absorber une grande partie du budget. Nous sommes sur un salon de plusieurs centaines de milliers d’euro en frais d’installation, d’aménagement, de signalétique, de location… J’ai sollicité cette année le CNL, le CD13 et la Région Sud parce qu’on se relance : on en a besoin pour le volet salon du livre parce que les auteurs ont besoin d’événements comme nous pour vivre et travailler. Ils ne peuvent pas payer un stand et nous avons besoin de quelques dizaines de milliers d’euros pour créer un vrai village du livre et offrir à 150 auteurs un espace d’expression, avec une petite scène, des rencontres, des lectures pour eux et pour les visiteurs parce que c’est extra comme contenu. On m’a répondu que le festival n’avait pas assez d’envergure. La ville de Marseille nous écoute mais nous n’étions pas dans le bon timing. On renait petits mais nous sommes poussés par nos partenaires qui nous suivent, les exposants, les visiteurs surtout, et par les médias. On redémarre.
Propos recueillis par Diane Vandermolina
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