La Joconde dans tous ses états
L’exposition immersive sur la Joconde est présentée au Palais de la Bourse jusqu’au 21 août. Elle offre au visiteur un parcours thématique autour de l’œuvre emblématique de Léonard de Vinci dans une approche éducative et ludique.
Originalité de la démarche
Youenn Le Guen, président d’Artisans d’idées, explique que le Grand Palais Immersif en partenariat avec le musée du Louvre leur a confié la réalisation de l’exposition immersive sur la Joconde.
Le choix de la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Marseille Provence (CCIMP) pour dévoiler l’histoire rocambolesque de cette œuvre, mondialement connue, maintes fois copiée et détournée, a été une évidence pour les organisateurs : l’architecture même du palais de la Bourse invite au voyage aux travers des siècles avec sa coupole Renaissance, précise le scénographe Sylvain Roca qui aime à mettre en résonance le lieu et le sujet dans les expositions qu’il conçoit. Il a par ailleurs intégré dans la conception scénographique de l’exposition des éléments architecturaux du bâtiment.
De longs pans de murs sont recouverts « d’une peau paysage animée » et projetée en continue, sur fond de nappe sonore envoûtante. Dès l’entrée de l’exposition, le curieux plonge dans la Joconde, s’immergeant au cœur de l’œuvre jusqu’à pénétrer les méandres de son regard pour mieux en percer les secrets. Arrivé au premier panneau, le ton est tout de suite donné : nous avons affaire à un type d’exposition immersive d’un genre nouveau. Elle diffère des expositions immersives qui se développent partout en France car il s’agit ici de faire découvrir les milles et unes facettes d’une œuvre d’art « en racontant son histoire » insiste le scénographe.
« Apprendre en s’amusant », tel est le parti pris de cette exposition dont l’intérêt premier réside dans sa conception éducative et pédagogique. Elle a le bonheur d’être également ludique pour le plaisir des visiteurs qui pourront au gré de leur envie imaginer une nouvelle Joconde ou tenter de la reproduire comme à la Renaissance sur des écrans tactiles interactifs. Le curieux pourra s’amuser avec un jeu de casino inspiré du Jack Pot. A l‘issue de la visite, il pourra également se procurer des goodies à l’effigie de la vieille dame dans la boutique attenante.
La Joconde : entre Fascination et Mythe
Ce qui est devenu le chef d’œuvre du grand maître florentin inspiré des peintres flamands fait dès sa création l’objet d’une admiration sans borne de ses contemporains. Et pour cause, il a réussi le défi de représenter la vie en insufflant cette flamme à une peinture, notamment grâce au procédé du sfumato.
Peinte de trois quart, le sourire esquissé, les mains délicatement posées l’une sur l’autre, la Joconde attise la curiosité. Peinture inachevée, elle intrigue avec son sourire énigmatique et son réalisme époustouflant. Copiée, recopiée, détournée par les plus grands artistes de tous les temps, citons ici Raphaël, Ingres, Picasso, Andy Warhol ou encore Dali qui l’affuble d’une moustache, jusqu’à aujourd’hui avec « les Funérailles de Mona Lisa » de Yan Pei-Ming, exposée au Louvre en 2008, elle reste une énigme pour tous : incarnation absolue de l’Art, elle obsède les commentateurs.
Quel est son mystère ? Est-ce un homme ? Comment se fait-il qu’on a l’impression qu’elle nous suit du regard ? Autant de questions et d’idées reçues autour d’une œuvre unique. Pourquoi cette peinture vieille d’un demi-millénaire fascine-t-elle autant ? A tel point qu’on retrouve son image imprimée partout, sur des tapis, de la vaisselle, des T-Shirts, des tongs, des boites à gâteaux ou encore du papier toilette… s’interroge le directeur général du Grand Palais Immersif, Roei Amit.
Bien que cette exposition ne réponde pas directement à cette interrogation laissée en suspens, elle nous permet de nous emparer de quelques bouts d’une histoire extraordinaire. Du jour où Francesco del Giocondo demanda en 1503 à Léonard de peindre un portrait de sa femme Lisa Gherardini, surnommée la Joconde à aujourd’hui, Mona Lisa a traversé 5 siècles de péripéties. L’exposition offre ainsi un parcours fléché en 6 étapes autour de l’œuvre : de l’origine du mythe et de sa conception inachevée à la Jocondomania actuelle en passant par l’analyse de son squelette en bois de peuplier où on découvre qu’une Joconde en cache une autre, ses revisites artistiques ou encore son vol hyper-médiatisé en 1911 qui en fit une icône populaire.
Déjà auréolée de succès, cette exposition récemment inaugurée est vouée à voyager dans d’autres villes. A suivre !
Diane Vandermolina
Infos :
Chambre de commerce et d’industrie de Marseille – 9 la Canebière 13001 Marseille
Tarifs de 5 à 14,5€ /De 10h à 20h sauf le mardi/nocturne le vendredi jusqu’à 22h
https://www.grandpalais.fr/fr/evenement/la-joconde-exposition-immersive
Conseil scientifique : Vincent Delieuvin, conservateur en chef de la peinture italienne du XVIe siècle au musée du Louvre
Scénographe : Sylvain Roca
Direction d’exploitation et production numérique : Artisans d’idées
Réalisateur : Nicolas Autheman
Conception graphique : Sabir Studio
Conception lumière : Aura
En une, le sourire de Joconde ©DVDM
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