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Une exposition en Itinérance pour célébrer les femmes afghanes

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Cinq femmes photographes afghanes exposent leurs photographes à la Mairie du 1/7 de Marseille jusqu’au 13 mai. Elles s’appellent Fatimah Hossaini, Tahmina Alizada, Najiba Noori, Tahmina Salem et Roya Heydari. Exilées en France depuis le retour des Talibans au pouvoir, elles montrent une face méconnue de la vie des femmes en Afghanistan, à l’opposé des clichés véhiculés par les médias mainstream.

Vue d’ensemble

Cette exposition « ce que les femmes afghanes ont à nous dire » traverse la France et sera également visible en Corse et à Berlin. Elle a été co-organisée par le collectif 13 droit des femmes, femmes d’ici et d’ailleurs et le mouvement pour la paix et contre le terrorisme (MPMCT), trois associations investies dans la préservation des droits des femmes contre les discriminations, la lutte pour la solidarité et la justice, ainsi que la promotion de la paix contre les terrorismes. 

Un art plus fort que la guerre

Françoise Morvan, administratrice de l’association MPCT, créée en 2003 pour dénoncer le terrorisme et venir en aide aux victimes de ce fléau, présente le rôle de son association dans l’organisation de l’exposition.

Ici, pas de burqa bleue mais des photographies de femmes libres à l’image de la photographie de Roya Heydari, « femme, couleurs d’un pays » réalisée en 2019 à Bamiyan : le mouvement chorégraphique du personnage central pris dans un tourbillon symbolise la liberté des femmes afghanes (photo de une). A des milliers d’années-lumière de l’image que nous, occidentaux, avons de ce pays. Ces photographies sont « très sensibles et très belles » relève Sophie Camard, maire du 1/7, présente à l’occasion du vernissage de l’exposition, ravie d’accueillir ces artistes. 

« Ces femmes dans leur combat nous donnent une leçon de courage » souligne Djamila Ben Habib, journaliste, écrivaine et militante politique canadienne d’origine algérienne présente ce jour. Séduite elle aussi par la beauté des photographies, elle se bat contre le fondamentalisme islamiste : elle est récipiendaire du Prix de la laïcité 2012, décerné par le Comité Laïcité République.

Le témoignage vibrant d’une photographe réfugiée

Fatimah Hossaini est une jeune femme de 29 ans, ingénieure en génie civil, également enseignante : elle a fondé Mastooraat, association qui vient en soutien aux femmes artistes afghanes, et remporté plusieurs prix en tant que portraitiste et photographe. Ses œuvres empreintes de sensibilité ont fait le tour du Monde de New York à Pékin en passant par les capitales européennes.

Ici, sont exposées des photographies issues de sa magnifique série Pearl in the oyster qui montre avec délicatesse et élégance les femmes afghanes dans toute leur beauté et diversité, l’Afghanistan comptant de nombreuses tribus en son sein.

Fatimah rappelle que de 2001 à 2021, l’Afghanistan était un pays où les femmes pouvaient librement aller à l’école ou encore se vêtir. Elle avait par ailleurs dans ses cours une majorité de jeunes femmes. Le retour des talibans au pouvoir en août dernier avec la prise de Kaboul l’a projetée subitement dans l’enfer des bombes qu’elle avait connue enfant avant l’avènement de la république.

« Un terrible retour en arrière » constate-t-elle avant de préciser que « les talibans ne changent pas ». Elle a dû fuir son pays. « J’ai quitté mes rêves et mes espoirs » confie-t-elle mais « je suis partie pour entretenir le feu de mon pays » insiste-t-elle.  Elle veut montrer la beauté des femmes afghanes, leur résilience et leur résistance.

Ode aux femmes, leur liberté et leur beauté

 « J’espère que mes photos vont changer le regard sur les femmes afghanes », rappelant à l’occasion une anecdote où un organisateur d’une exposition à Berlin s’étonnait des couleurs chatoyantes de ses habits -rappelant les tenues indiennes-, sa chevelure noire de jais non recouverte d’un voile, aux antipodes de nos représentations. On la trouvait trop chic pour une réfugiée.

Pearl in the oyster ©Fatimah Hossaini (avec son aimable autorisation)

Féministe dans l’âme, Fatimah veut montrer que les femmes dans son pays ne sont pas victimes dans le sens où elles restent fortes et résistent à l’oppression des talibans. « Elles restent debout » envers et contre les talibans. Elle est fatiguée de cette victimisation des femmes d’autant plus que la jeunesse est une ressource inestimable. « L’Afghanistan avec ses 4000 ans d’histoire est une terre riche : je suis la femme de la Terre de Bouddha, pas seulement de la Terre de Durrani (du nom du premier empereur d’Afghanistan ndlr)» dit-elle fièrement.

La projection du film d’animation, Ma famille afghane, réalisé par Michaela Pavlatova, aux Variétés vient compléter cette exposition. Diane Vandermolina

Plus d’infos sur https://mpctasso.fr/

https://lesvarietes-marseille.com/FR/fiche-film-cinema/MO6YWP/ma-famille-afghane.html

Rmt News Int • 9 mai 2022


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