Nos petits penchants par la cie Des fourmis dans la lanterne
Cie des fourmis dans la lanterne /Marionnettistes: Pierre-Yves Guinais, Yoanelle Stratman, Corinne Amic, David Chevallier/ Aide à la mise ne scène : Amalia Modica, Vincent Varène/ Musique originale : Jean-Bernard Hoste/ Lumières : Laure Andurand
Durée : 55 min/ Présenté jusqu’au 26 juillet à 10h/ à l’ARTÉPHILE, 7 rue Bourg Neuf 84000- Avignon
Qu’est-ce que le bonheur ?
Être heureux, voilà ce que tout le monde recherche, que cela soit grâce au développement personnel, à la lecture d’articles de presse, sur des sites internet ou lors de séminaires etc… Cette recherche effrénée du bonheur dans sa vie personnelle et professionnelle se présente tel un impérieux besoin à satisfaire…
Est-il si difficile à obtenir ? Pourquoi devrions-nous cacher nos émotions négatives ? Est-ce mal d’être triste ? Dans ce spectacle de marionnettes à l’esthétique contrasté, la compagnie des fourmis dans la lanterne nous questionne sur notre quête du bonheur, cet idéal de l’accomplissement de soi qui tel un mantra est érigé en norme par la société actuelle.
Les personnages de ce récit sont aux nombres de cinq. Il y a Alfred pour qui bonheur rime avec surconsommation. Il y a Victor : tout le monde l’admire et tente de lui ressembler, il incarne la perfection, il se plie à l’ordre du système. Il y a Ptolémée, discret et docile qui obéit sans se questionner aux injonctions de la société. Il y a Rosie, inquiète de ce qui ce passe dans le monde : elle refuse de jouer le jeu de cette course au bonheur, en l’occurrence se soumettre au dictat du fameux chacun pour soi qui se cache derrière. Et pour finir, il y a Balthazar : lui, il va essayer d’en comprendre les règles tacites, il se questionne sur le bonheur et cela va bousculer le fragile équilibre qui régnait dans l’immeuble.
Les décors sont travaillés avec soin : au centre du plateau, un savant agencement d’éléments représentant chacun une fenêtre d’appartement d’un immeuble, haut de plusieurs étages. Sur chaque côté, une petite table pour la manipulation des marionnettes très joliment confectionnées. Quelques éléments de décors épars viennent symboliser en toute simplicité l’intérieur de l’appartement d’un des protagonistes de l’histoire. La mise en scène joue sur les différences espaces de jeu et d’échelles avec l’immeuble plus en fond qui parait si petit comparé aux marionnettes de plus grande taille.
Le travail proposé nous fait prendre conscience de ce que peut être le bonheur avec, pour chacun, une perception très personnelle de cette quête. Un très beau spectacle avec une jolie manipulation de marionnettes qui nous fait réfléchir et prendre conscience que le bonheur est partout. Surtout là où on ne l’attend pas. Benoit-Bertrand Corso
Crédit photos Nos petits penchants de la cie Des fourmis dans la lanterne ©Fabien DEBRABANDERE
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