RICHARD SCHIFFER ou La Culture d’une Hypnose en empathie
Richard Schiffer est un artiste Marseillais qui pratique l’hypnose de manière professionnelle et intelligente. Après le Dôme à Marseille, après bien des spectacles, il sera au Cherrydon le 11 février 2023 à 21h pour un spectacle d’humour et d’hypnose « Au-delà de votre imaginaire ».
L’état d’hypnose est un état modifié de conscience, entre le rêve et la réalité. Découvrir le potentiel qui se cache en chacun de nous, vivre une Expérience Hypnotique et partager une soirée haute en couleur avec le plein de surprises est ce que propose, à chacune de ses représentations, cet artiste multiformes talentueux qui allie la passion de son travail à son amour des gens.
Nous l’avons rencontré.
INTERVIEW
Danielle Dufour-Verna – Bonjour Richard Schiffer. Pouvez-vous vous présenter succinctement à nos lecteurs ?
Richard Schiffer – Je suis né d’un père à la fois imprimeur, musicien et chef d’orchestre, je me suis donc retrouvé dans un univers artistique depuis mon plus jeune âge. Mon père avait un orchestre dans le genre de René Coll avec beaucoup de musiciens. J’ai commencé à chanter tard, vers l’âge de 18 ans, pour le plaisir et j’ai fait de petites tournées en amateur. Puis la magie m’a sauté dessus car j’adore la magie. J’ai donc fait de la magie pendant une vingtaine d’années. En 2012, par hasard, j’ai rencontré un hypnotiseur et j’ai eu l’occasion de lui dire que je connaissais quelques petits trucs. Il m’a demandé de lui faire une démonstration. J’étais un peu gêné, pas habitué. Je lui ai pris le poignet et elle était là sans être là. C’est à ce moment que l’hypnose s’est révélée à moi, un moment très fort. Je ne doutais pas que l’hypnose existât mais j’étais subjugué, surpris. J’ai commencé à hypnotiser ma cousine, ses amis. A force de travail et grâce à mon habitude de la scène pendant vingt ans, j’ai gravi des échelons, je me suis amélioré. On rencontre parfois les bonnes personnes au bon moment qui te font progresser. Je suis un grand passionné de cet art.
DDV –Vous avez fait de la scène pendant vingt ans avant de faire de l’hypnose…
Richard Schiffer -Oui, avant de faire de l’hypnose. Quand j’étais petit, je chantais avec l’orchestre de mon père et nous partions beaucoup à l’étranger. En plus de mon activité je faisais par la suite des cabarets, des karaokés. Je n’étais ni pro ni amateur, entre les deux. Par contre j’ai fait de la magie pendant vingt ans, du close up, c’est-à-dire de la magie de table à table et un peu de mentalisme. J’intervenais aussi bien pour des partis politiques que pour des soirées privées. Ça restait toujours dans un domaine artistique. Le fait d’avoir pratiqué ces arts-là et de me retrouver face à un public, c’est d’une aide incroyable. On peut être bon dans pleins de domaines, mais s’il y a un domaine où l’on se sent le mieux et où l’on a envie de performer, il faut se donner tous les moyens d’arriver à un résultat, et pour moi c’est l’hypnose. Comme vous avez pu le voir dans mes spectacles, avec l’hypnose, on ne triche pas. On arrive sur une scène, il y a un public. On ne connait personne. II y a l’adrénaline qui est là car il faut arriver à décider les gens à ce qu’ils aient confiance en vous pour vivre une expérience. Il n’y a pas de triche, il n’y a pas d’illusion, il n’y a pas de manipulation, il n’y a que le partage d’un art. C’est sans filet, ça passe ou ça casse. Toute la difficulté de cet art est de faire en sorte que ça passe toujours.
DDV – quelles sont vos racines ?
Richard Schiffer –Ma mère est française, de Lyon. Mon père est du Liban, d’origine arménienne. Fils d’une famille de neuf enfants, il est arrivé en France à l’âge de trois ans.
DDV – pratiquer l’hypnose est-ce un don ?
Richard Schiffer –L’hypnose, ce n’est pas un don, c’est du travail, de la technique et il faut être à l’aise et confiant. Il n’y a pas de don, pas de pouvoir, mais je pense qu’il faut avoir des aptitudes. Cette aptitude permet de comprendre la personne que j’ai face à moi.
DDV – Rien à voir donc avec un quelconque pouvoir de l’esprit ?
Richard Schiffer – Il est plus facile de parler du ressenti des gens. Quand je les hypnotise, ils ressentent quelque chose de particulier, une certaine chaleur, une certaine énergie. Il y a quelque chose qui se passe entre eux et moi. Il n’y a pas de don, pas de pouvoir. On a des aptitudes qui vont faire que la personne qui est face à nous ressent quelque chose. Quand je regarde la personne dans les yeux, j’essaie vraiment de me connecter à elle pour qu’elle soit en confiance et que quelque chose se passe. C’est difficile à exprimer, plus facile à ressentir. Pour être hypnotiseur, je pense qu’il faut avoir beaucoup d’empathie. Il faut aimer les gens. Quand je suis sur scène, j’ai quelques secondes pour sentir si la personne est prête à vivre l’aventure que je vais lui proposer. J’ai la faculté, comme d’autres hypnotiseurs l’ont également, en ayant cette empathie, à comprendre comment fonctionne l’autre. C’est ce qui permet de l’amener à soi et de lui donner une confiance. En comprenant l’autre, on arrive à le mettre dans un état hypnotique qu’on appelle un état modifié de conscience.
DDV –Vous est-il arrivé d’avoir devant vous des gens qui essaient de feindre ?
Richard Schiffer – Quand les gens montent sur scène, on les touche, main sur l’épaule, main sur le poignet. Sans la toucher, avec ma main à 5 mm de son dos, je vais sentir son corps, je vais sentir son poids, sa mobilité. Je vois son regard. Quand une personne veut jouer la comédie, ça m’est arrivé, je le ressens immédiatement et je la raccompagne tranquillement. Sur scène, personne ne peut jouer la comédie parce que l’hypnotiseur le ressent de suite. Le visage d’une personne hypnotisée est différent, il change. Quand une personne se laisse aller, on l’accompagne au sol ou sur une chaise, le corps bascule, part dans cet état hypnotique. Avec les années et l’habitude, je travaille en hypnose depuis 2012, je ne me trompe pas.
DDV –Avez-vous déjà pensé à écrire un livre ?
Richard Schiffer – Je suis en train. Je travaille depuis quelques mois avec un auteur, Pierre Duprat, un ami d’enfance qui avait déjà écrit des nouvelles, de petites histoires fantastiques. C’est un livre qui retrace mon parcours. Le but n’étant pas de faire du profit, mais de faire connaitre un peu plus en détail mon travail. Si je peux parler de mon expérience sans dévoiler les petits secrets de l’hypnose et les techniques, c’est un plaisir. Le livre est en cours d’écriture.
DDV – Quels sont vos projets à court terme ?
Richard Schiffer – Je suis au Cherrydone le 11 février pour un spectacle d’hypnose, certains projets sur Paris, des soirées privées, séminaires et congrès, beaucoup de spectacles prévus pour cet été et, cerise sur le gâteau, on m’a demandé d’être chroniqueur sur France 3 à partir du 15 mars dans une émission ‘Vous êtes formidables’, une belle expérience durant laquelle on va pouvoir parler hypnose avec l’invité du jour et les autres chroniqueurs.
DDV – Ma dernière question, quelle est votre propre conception du bonheur ?
Richard Schiffer – Chaque jour est une chance, chaque jour est un bonheur.
Danielle Dufour-Verna
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