BONHEURS DE JIMMY JACKSON : MERDE À SHAKESPEARE !
Le seul en scène « Merde à Shakespeare ! » de Henri-Frédéric Blanc, interprété par XaL dans une mise en scène d’Olivier Pauls, était présenté les 14 et 15 avril dernier au Non-Lieu, 67, rue de la Palud à Marseille.
Le spectacle, hommage décalé́ et jubilatoire au célèbre dramaturge élisabéthain, embarque le public dans la folie d’un homme de théâtre désabusé incarné par le talentueux XaL. Oscillant entre grands moments d’hilarité́ et de consternation générale, il se présente également comme une réflexion vertigineuse sur le théâtre avec toute la fantaisie que nous connaissons à son auteur, Henri Frédéric Blanc.
Le pitch
Un homme de théâtre aigri par l’insuccès donne une conférence sur Shakespeare dans une petite ville. Il est déterminé à déboulonner le trop fameux barde, à démonter les ressorts de celui qu’il estime n’être rien d’autre qu’un histrion, un plagiaire, un pisse-tirades sans scrupule… Sa jalousie envers le grand dramaturge élisabéthain va se développer en un crescendo à la démesure tout à fait shakespearienne, pleine de bruit et de fureur, qui conduira ce candidat à la folie à s’identifier à l’objet de sa haine. Merde à Shakespeare est un duel baroque et grandiose entre un vivant brisé par l’art et un trépassé glorieux. C’est aussi un hymne au théâtre. Chacun a le droit d’être Shakespeare !
Notre avis
Une fois encore, je clame mon admiration pour le talent incroyable de XAL, qui me laisse pantois. Ce soir-là, il reprenait le texte étonnant de HENRI-FREDERIC BLANC, que j’avais déjà entendu au théâtre TOURSKY, il y a quelques saisons, dans une mise en scène décapante à souhait. L’histoire d’un comédien en galère qui impute sa misère au snobisme, au conformisme grégaire (pardon pour le pléonasme), lesquels ne nous font jurer que par SHAKESPEARE. Ce spectacle est une leçon, un hymne, de théâtre et au théâtre… XAL fait craquer les parois du quatrième mur, comme le ferait un stand-upper, mais en conservant une distance cynique et poétique, qui empêche une complicité facile… Il est vif, cinglant, voire sarcastique, et soudain bouleversant, pathétique, à nous couper le souffle ! Et rend ainsi l’hommage le plus intense et le plus paradoxal qui soit au génial GUILLAUME S.
JM
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