Jordi Casals, homme de l’Art
‘La fascination Dalí’
Passionné, bouillonnant d’idées, artiste, collectionneur, acteur, écrivain, gérant de musée, mécène, marchand, Jordi Casals est un homme de l’Art. Nous l’avons rencontré lors d’un tête-à-tête enthousiasmant.
Un cheminement artistique
Peintre, sculpteur, photographe, agent, la vie entière de Jordi Casals est un véritable cheminement artistique. Né en 1961 en région parisienne d’une mère française et d’un père intellectuel catalan, réfugié politique militant contre la dictature franquiste, l’enfance de Jordi Casals a été bercée par l’art avec les univers de Picasso, Miro, Boris Vian etc. Il a 27 ans quand, après quelques expositions de salons internationaux, il ouvre une galerie d’art à Monaco. Toujours dans l’air du temps, il anticipe dans l’innovation, la création, avec beaucoup de réalisations officielles pour de grands évènements comme le Monaco Yacht Show. Une aventure de 25 ans. Il quitte Monaco en 2012 pour s’installer dans le Var. Depuis, Jordi Casals travaille avec les musées dans lesquels il réalise des expositions, une par an en général, sur le thème de Salvador Dalí dont il est spécialiste.
La fascination Dalí
C’est à l’âge de 6 ans que le petit Jordi découvre à la télévision le visage de Salvador Dalí dans la fameuse publicité du chocolat Lanvin. Obligé de se cacher car ses parents ne lui permettent pas de regarder la télé à n’importe quel moment, il est fasciné par cette pub. Ce clip totalement surréaliste sera sa première rencontre avec Dalí.
–« C’est un peintre, Dalí, qui m’envoie tout le temps des choses pour se faire pardonner. »
A l’âge de 17 ans, ses parents ayant divorcé, il retrouve son père et découvre chez lui des correspondances que Dali avait adressées à son père. Le jeune Casals connait les tendances politiques controversées de Dali, la fascination du peintre pour le grandiose, pour les régimes de droite extrême, et ne les partage pas mais il est attiré par l’œuvre de l’artiste. Ce sera sa deuxième rencontre avec Dalí.
La troisième se fera quelques années plus tard alors qu’il travaille pour une société d’édition à Marseille, les éditions du Prado, qui vendaient à l’époque beaucoup de lithographies de Dalí. Il se prend au jeu dans la vente de ces lithographies. C’est sa première approche professionnelle et émotionnelle avec Dalí.
Une quête artistique viscérale, sans compromis
Dès lors, un véritable rapport charnel s’instaure avec Dalí. C’est à une quête artistique sans compromis, viscérale, que se livre Jordi.
Ce qui fascine le plus Jordi Casals chez Dalí, c’est que la peinture ne représente que 10 pour cent de l’activité de l’artiste. Très prolifique, avec ce côté de l’auto mise en scène, Dalí a été précurseur dans de nombreux domaines. Premier show man dans le métier de la peinture, il a créé un phénomène de mode où il a touché à tous les domaines : la mode, la musique, le cinéma, la littérature, les parfums, les bijoux.
Le père du selfie, 50 ans sous les projecteurs.
Quand les établissements scolaires visitent les expos de Jordi Casals, les élèves s’exclament, à la fin des explications : « C’est le père du selfie ! » Dalía été le premier à faire des photos d’art auto mises en scène où il devenait lui-même l’œuvre d’art. A partir du moment où Dalí apparaissait dans une photo, la photo devenait elle-même œuvre d’art. Tous les grands photographes sont unanimes, ils étaient plus modernes à l’époque que beaucoup de photographes aujourd’hui. De son vivant, tous les grands photographes, français, américains, allemands, ont immortalisé Dalí. Plus que Marylin Monroe ou Kennedy, Il a été le personnage le plus photographié de son temps car tous étaient fascinés par le personnage. Dalí a réussi la performance de rester 50 ans sous les projecteurs.
Un musée intemporel
Après Monaco, Bormes les Mimosas, le Centre Pompidou à Paris, et tant d’autres lieux majeurs, le Covid et les confinements étant passés par là, la dernière exposition Dali à laquelle collabore Jordi Casals se déroule au Grimaldi Forum à Monaco, en partenariat avec la Fondation Dalí. Jordi Casals collectionne gravures, lithographies, dessins, photos, documents, archives historiques, affiches et couvertures de magazine d’époque au niveau international avec ce désir en lui de faire un musée, un musée totalement atypique et en même temps une arche de Noé.
Influenceur avant l’heure, « Notre maître à tous »
Chaque exposition Dalí organisée par Jordi Casals connait un succès fou et des records de fréquentation Dans une époque totalement apocalyptique où tout change et tout va très vite, immortaliser les années 60, 70, 80 et 90 semble quelque chose d’important sur le plan artistique. Jordi Casals a rencontré Michael Jackson qui lui a avoué s’être inspiré de Dalí pendant toute sa carrière, notamment pour l’auto mise en scène et la provocation. Lors des expositions faites pendant les festivals de Cannes, de grands artistes américains ne lui ont pas caché s’être inspirés de Dalí pour l’auto marketing. C’est, disent-ils, notre maitre à tous. Dalí avait ce côté visionnaire, avant-gardiste, influenceur avant l’heure.
La place de la collection est dans un musée
« Quand on traite de grands sujets comme Dali, on n’a pas droit à l’erreur. »
L’immense collection réunie par Jordi Casals a sa place dans un musée. C’est, dit-il « de l’histoire de France. » Un musée intemporel avec une partie musée, une partie galerie, une partie atelier d’artistes : voilà la volonté la plus cruciale de Jordi Casals, ce qui le fait vibrer. « Quand on traite de grands sujets comme Dalí, on n’a pas droit à l’erreur. » nous dit Jordi Casals. Nous le croyons, non pas seulement sur parole, mais après avoir visionné les expositions culturelles, historiques, didactiques et les évènements qu’il a organisés.
Un musée, bien sûr ! Pourquoi pas à Marseille ?
Salvador Dalí.
Salvador Domingo Felipe Jacinto Dalí i Domènech (Figueres, 1904 – 1989) est l’une des figures les plus importantes et les plus excentriques de l’histoire de l’art, connue dans le monde entier pour ses œuvres surréalistes. Surtout connu pour son approche paranoïaque et critique du surréalisme, il est l’auteur de nombreuses œuvres célèbres telles que La persistance de la mémoire (1931), Construction molle avec des haricots bouillis : prémonition de la guerre civile (1936), Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une grenade un instant avant le réveil (1944), Les éléphants (1948), Galatée des sphères (1952). Par ailleurs, sa production artistique ne se limite pas à la création d’œuvres picturales, mais s’étend au contraire au domaine du cinéma avec la réalisation avec Luis Buñuel d’Un Chien Andalou (1929) ou au domaine du design avec la conception d’objets célèbres tels que le Lobster Telephone (1936) ou le Sofa-Lips de Mae West (1937). Outre ses talents artistiques, il est également connu pour sa personnalité excentrique et sa façon de s’habiller et de se coiffer : aujourd’hui encore, sa moustache est son signe distinctif et reconnaissable. Le surréalisme, dont Dalí a fait partie pendant un certain temps, est un mouvement artistique né dans les années 1920 qui, à travers les œuvres de ses membres, a mis en évidence une nouvelle façon de voir la réalité, en insistant sur le surréel et l’onirisme. Les surréalistes aiment définir ce style comme un « automatisme psychique », dans lequel l’inconscient domine l’œuvre d’art sans être influencé par des clichés ou des inhibitions. Les thèmes les plus étroitement associés au groupe sont donc l’amour, les rêves et la folie, ainsi que la libération de l’individu. Parmi les surréalistes les plus importants dans les arts visuels, on peut citer Yves Tanguy, René Magritte, Max Ernst, Hans Arp et Man Ray.
Danielle Dufour-Verna
Crédit photo : DR avec l’aimable autorisation de Jordi Casals
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