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LES MUSICALES DE LA ROUTE CÉZANNE

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Petit festival deviendra grand disais-je en 2021 en présentant ce tout nouveau festival, effet heureux du confinement du pianiste Christophe Bukudjian qui, comme un exorcisme le fondait et en assumait la direction artistique, avec la complicité souriante et chantante de la mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac. Le voici à sa quatrième année et, de trois jours, il passe à six, y proposant, selon sa première vocation, des événements musicaux variés, originaux et attractifs pour un public de toutes générations afin de toucher autant les connaisseurs que les néophytes et à des prix des plus abordables.

Première route classée de France en 1959, la route Cézanne sillonne un paysage, l’itinéraire du peintre légendaire entre Aix-en-Provence et ce Tholonet adossé à la Sainte-Victoire. Cézanne en fit, par ses tableaux, un lieu pictural universel mythique. Et c’est dans cet écrin naturel, sur ce fil conducteur artistique, enfilant des lieux patrimoniaux emblématiques, Musée Granet, Théâtre de l’Archevêché, à partir d’Aix même, qu’on pourra faire des étapes musicales : Château du Tholonet, Bains des Jésuites, église Saint-Joseph. Le festival propose des aubes et matins musicaux, des genres divers de musique en dialogue, savantes et traditionnelles, en écho (déjà avec la toile de fond de Cézanne) en vibrations avec la peinture en fonction de l’exposition ou collections permanentes du Musée Granet, dont le directeur sera le médiateur de ces accords musicaux et picturaux par une conférence. Mais le festival offre aussi des répétitions publiques, des présentations des œuvres au programme, des rencontres avec les artistes, des spectacles jeune public avec dossier pédagogique, des classes de maître assurant le nécessaire passage de relais aux élèves, les artistes en devenir…

Cette quatrième édition propose sept évènements originaux sur six jours.

Les Musicales ouvriront au Musée Granet le 24 juillet, avec un concert qui réunira la pianiste Célimène Daudet et la journaliste Anna Sigalevitch, où les œuvres de Debussy et Bizet seront mises en lien avec des tableaux de la collection permanente du Musée. Écoutons Célimène Daudet dans cet extrait de son disque que nous avions présenté ici, Haïti mon amour, dans cette langoureuse et nostalgique Meringue haïtienne populaire N°2, qui tient du merengue et de la habanera de la voisine Cuba :

https://open.spotify.com/intl-fr/track/5uugDUTHoq7ONZHhW2bWSJ?flow_ctx=00828348-6564-4d91-8abe-b07dee98064f%3A1718810065

Le 25, le lendemain, notre Orchestre philharmonique de Marseille sera dans le parc du Château du Tholonet. Sous la direction musicale de Jane Latron, il nous envoûtera avec le lancinant Boléro de Ravel et le conte slave fantastique d’Igor Stravinsky, L’Oiseau de feu dans une version dont le chanteur et poète Yanowski sera le récitant. On ne manquera pas de souligner à ce programme également l’étoile montante de la trompette, Franz Maury, vingt ans, provençal d’origine, étudiant à l’Institut Curtis de Philadelphie, qui interprétera le fameux Concerto de notre Henri Tomasi marseillais.

Le 27 juillet, à 8 heures, aux Bains des jésuites, les amateurs de fraîcheur pourront baigner dans une Aube musicale : un récital de piano au lever du jour donné par Jodyline Gallavardin, jeune pianiste française ayant reçu le Prix de la Révélation musicale de l’année du Syndicat de la Critique. À parier qu’elle nous offrira le paradis musical de son dernier disque salué par la critique, Lost paradises, au programme : Ravel, Chopin, Granados, Beach, Lyapounov. Le concert sera suivi d’une conférence de Bruno Ely, directeur du Musée Granet. Café/croissant offerts et rencontre avec l’artiste à l’issue du concert

La troisième soirée, le 27 juillet, à 21 heures, les oiseaux du parc du Château du Tholonet seront réveillés, réactivés par la mezzo-soprano Lea Desandre, couronnée « Artiste lyrique de l’année 2022 » par Opus Klassik et aux Victoires de la musique 2024. Avec l’ensemble Jupiter et ses violons et cordes ailés, ce seront les affects passionnels de la musique baroque anglaise, Songs of passion, ‘ Henry Purcell et le dolent John Dowland. Nous l’écoutons dans un très bref air de fureur extrait de son dernier disque Amazones, les mythiques guerrières, extrait de Lea Desandre, L’Antiope de Pallavicino :

 https://open.spotify.com/intl-fr/track/7Bc2OsVK4VBQs7k4eXzgOL

Sautons un jour : le festival se clôturera le 29 juillet avec l’Ensemble i Giardini, collectif de musiciens et artistes associés au festival depuis sa création en 2021. Autour de la soprano Anaïk Morel, ils proposent Nuit noire, nuit blanche, un concert de musique romantique dans le cadre onirique du Domaine Saint-Joseph, ancien domaine de Jésuites. Il sera précédé d’une montée aux flambeaux sur le chemin qui mène à Saint-Joseph. Après l’aurore, crépuscule et nuit en musique…

Avec son désir de transmission et de mise en valeur de jeunes talents prometteurs, le festival propose le 26 juillet à 9 heures, aux Bains des jésuites du Tholonet, une masterclass publique de Virgile Aragau, flûte solo de l’Orchestre philharmonique de Marseille, artiste associé du festival depuis sa création, en partenariat avec l’IESM d’Aix-en-Provence.

La date sautée dans cette présentation était le dimanche 28 à 21 heures, le concert événement de la grande chanteuse de fado Mariza dans le légendaire Théâtre de l’Archevêché d’Aix. Le fado, mot dérivé du fatum antique, la fatalité, est une chanson urbaine portugaise devenue folklorique au Portugal depuis les années trente et popularisée dans le monde par Amália Rodrigues. Marisa dos Reis Nunes est le nom de naissance complet de Mariza, née au Mozambique d’une mère métisse africaine et d’un père portugais en 1973. Elle est devenue célèbre et célébrée et couverte de prix dans le monde entier.et a ouvert le fado à des mélanges instrumentaux divers, du jazz aux rythmes africains. Nous écoutons sa version du Fado português, qui donne une origine poétique, marine et forcément sentimentale, à ce genre de chanson qui baigne toujours dans ce que les Portugais nomment la saudade, la nostalgie, qu’elle soit de la patrie au loin ou des amours perdues dans le lointain du passé révolu. J’en donne ici ma traduction, ma version exactement chantable et, à la suite le chant de Mariza et sa version très symphonique :

Le fado est né sans doute

Un jour de vent en déroute

Où ciel et mer se confondent,

Sous la voile d’un navire

Où, quittant notre Vieux Monde,

Un marin chante et soupire (bis) :

«Adieu, mon pays, ma compagne,

Mes champs, vallée et montagne,

Feuillages, fleurs, fruits et branches !

Vois-tu encore terres d’Espagne,

Ou sables du Portugal, regard embué de larmes ? »

 

II. Au loin se perd le rivage,

Le marin voit un visage

Et sa chanson qui expire

Dit la femme qu’il désire,

Mais il étreint une image,

Serrant ses bras sur le vide (bis).

« Mère, adieu ! Adieu, Marie !

Garde-moi ta belle flamme,

Car devant Dieu je te jure

De faire de toi ma femme,

À moins que Dieu ne me donne

Dans l’océan sépulture. » (Texte déposé B. P. SACD)

https://open.spotify.com/intl-fr/album/1EZAjJ38hVfwloosa7rzHx?uid=c93f70aff923b8c2fb5a&uri=spotify%3Atrack%3A5Q2JEL90mN2QkfYXdUVNBC

B.P.

Informations et réservations :

www.lesmusicalesdelaroutecezanne.fr

Du 24 au 29 juillet au 2024 Le Tholonet, Aix-en-Provence

Tarif normal 25€ / Tarif réduit 15€ (Exceptés les concerts Mariza et Aube musicale)

MARIZA/FADO À L’ARCHEVÊCHÉ : de 15 à 35 €

AUBE MUSICALE Tarif normal 20€ Tarif réduit 15€

Tarif réduit : étudiants, – de 26 ans, demandeurs d’emploi, personnes en situation de handicap

Accès aux masterclasses : gratuit sur réservation (dans la limite des places disponibles)

Rmt News Int • 1 juillet 2024


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