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PLANK FOR PEACE : Un défi humanitaire hors du commun au Cercle des nageurs de Marseille

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Les 20 et 21 septembre 2024, Ara Katchadourian, sportif de l’extrême, parrain de l’Association T’CAP21, relèvera un nouveau défi au Cercle des Nageurs de Marseille en essayant d’établir un record de gainage.

24h de Gainage pour Ara Katchadourian

Après avoir atteint le toit du monde en 2016, après avoir couru de Marseille à Erevan en 2018, après avoir ramé en 2023 de Marseille à Beyrouth où il est né, en 88 jours, Ara Katchadourian se lance un nouveau défi : tenir en position de planche abdominale pendant 24 heures.

Ara Katchadourian aurait pu se contenter de permettre l’utilisation de son nom et de sa notoriété par l’association mais ce parrain-là est un humaniste doublé d’un sportif exceptionnel. Son altruisme, sa générosité, sa force, son endurance, il les met au service de deux choses :

-Soutenir une cause : L’inclusion sociale des personnes en situation de handicap mental de l’association T’Cap 21 dont les membres viendront soutenir leur parrain sportif,

Et

-Favoriser l’inclusion et la paix dans le monde : rassembler les peuples et favoriser la paix dans le monde par une action médiatique à travers les réseaux sociaux et la presse.

Ara Katchadourian ©DR

Nous avons rencontré Ara Katchadourian.

Danielle Dufour-Verna – Bonjour Ara Katchadourian. Je voudrais tout d’abord savoir ce qui vous pousse à faire ce genre de challenge à part, bien sûr, cet altruisme que nous vous connaissons.

« En travaillant 16h par jour, 7 jours sur 7, je voulais prouver à mon père que j’étais capable de réussir. »

Ara Katchadourian – C‘est une enfance un peu compliquée, un père alcoolique et une mère dépressive. Je voulais prouver à mon père que j’étais capable de faire certaines choses. Je suis né au Liban et la guerre a commencé lorsque j’avais 9 ans. Mon père me rabaissait en permanence et les choses ne s’arrangeaient pas. J’ai quitté l’école à l’âge de 15 ans pour apprendre le métier de la joaillerie car je voulais partir le plus vite possible de la maison. A 19 ans, la guerre continuait au Liban et mes parents m’ont envoyé chez mon oncle à Marseille. Je suis arrivé avec 100 francs en poche. Je ne parlais pas un mot de français. Je me suis mis à travailler, j’ai économisé et, à 24 ans, en travaillant 16 heures par jour, 7 jours sur 7, j’ouvrais mon premier magasin. J’ai travaillé de la même façon jusqu’à l’âge de 40 ans.

DDV – Vous vous êtes, depuis, accompli dans de nombreuses activités sportives…

« Transmettre le goût de l’effort et le dépassement de soi. »

Ara Katchadourian – Je suis parrain et membre actif de l’association T’Cap 21. J’ai fait des promesses aux jeunes atteints de Trisomie et je veux les tenir. Je vais dans les écoles, les collèges, les lycées, pour transmettre le goût de l’effort et le dépassement de soi. Pour ma part, j’ai entamé une psychanalyse, de 40 à 47 ans, pour trouver confiance en moi. Aujourd’hui, grâce à mes défis, grâce à mon parcours, les profs, les directeurs d’école, de collège, de lycée, d’université, m’appellent pour que je raconte comment faire pour se surpasser. Je leur dis, ce sont les promesses que j’ai faites. Ce sont les promesses qu’on fait à ses amis, à sa famille, aux jeunes de l’association, qui poussent à continuer. Je prends énormément de plaisir à me surpasser sinon je n’aurais pas réussi tous ces défis. 

DDV -Une cause vous tient à cœur également, celle de la paix dans le monde…

« Je vais ramener le drapeau de la paix sur tous les sommets du monde. »

Ara Katchadourian – Oui, rassembler les peuples et favoriser la paix dans le monde par une action médiatique. Le 2e sommet que j’ai gravi en tant qu’Arménien est le mont Ararat en Turquie, qui se trouvait en Arménie pendant l’empire Ottoman. Mes grands-parents sont nés en Turquie. Ils ont été chassés et ma grand-mère a perdu ses deux sœurs. Ils sont arrivés en Syrie, puis au Liban. J’ai voulu faire quelque chose pour la paix et je me suis dit : « Je vais ramener le drapeau de la paix sur tous les sommets du monde. » Je l’ai fait sur le Kilimandjaro etc. En 2013, une association de jeunesse arménienne de France m’invite à une conférence. A la fin de la conférence, je me retourne vers le président de l’association en lui disant que j’aimerais aller en 2015, pour la 100e commémoration du génocide des Arméniens, pour tous les génocides qui ont été perpétrés aux 20e et 21e siècles et pour toutes les guerres, porter le drapeau de la paix sur le plus haut sommet du monde. Ils m’ont dit banco et m’ont aidé financièrement.  Pour avoir plus d’expérience, d’entrainement, après avoir gravi les 4 plus hauts sommets en Bolivie, Équateur, je gravis le pic Lénine. En 2015 je pars pour l’Everest. Malheureusement, le terrible tremblement de terre avec les 23000 morts de Katmandou avec des alpinistes blessés et morts m’obligent à revenir.

En 2016 je suis reparti et après 46 jours d’ascension, j’atteins le sommet et je pose le drapeau de la France, de Marseille, de la paix, du Liban et d’Arménie, parce que j’ai la triple nationalité, sur le toit du monde. 

DDV – Vous portez Marseille au cœur… C’est une ville qui rassemble.

« Je m’appelle Ara Katchadourian, citoyen du monde, arménien d’origine, né au Liban, français, européen, marseillais et membre actif bien sûr de T’Cap 21. »

Ara Katchadourian – Je voulais remercier la France de m’avoir accueilli, remercié Marseille et les Marseillais de m’avoir adopté. Chaque fois que je faisais un sommet je plantais le drapeau de la France et le drapeau de Marseille au sommet. Une ville qui rassemble, tout à fait ! Marseille, c’est la capitale de la France. C’est une ville extraordinaire, magnifique, très belle et bien sûr multiculturelle. Moi, j’ai eu de la chance de venir de l’autre côté de la Méditerranée et Marseille ressemble beaucoup au Liban. C’est la ville de mon cœur. Devant les élèves, quand je me présente, je dis : je m’appelle Ara Katchadourian, citoyen du monde, arménien d’origine, né au Liban, français, européen, marseillais et membre actif bien sûr de de T’Cap 21.

DDV -Ara Katchadourian, que voulez-vous transmettre ?

« C’est difficile de parler de guerre, je parle de non-violence »

Ara Katchadourian – J’accompagne des jeunes qui sont atteints de trisomie, pour faire des activités sportives. C’est difficile de parler de guerre, je parle de non-violence aussi parce que j’ai remarqué, en allant dans les écoles, collèges, lycées, en leur montrant les images de tout mon parcours, que les enfants, les jeunes m’écoutent. L’un des plus beaux métiers, l’un des plus durs métiers, c’est celui d’enseignant ! Transmettre du savoir, de la connaissance, c’est cela que je veux transmettre ; dire que tout est possible à tout moment mais dire aussi comment on peut y arriver. Les élèves d’aujourd’hui sont les futurs présidents, ministres, ingénieurs ou autres de demain. Quels que soient les métiers qu’ils vont pratiquer, qu’ils pratiquent l’écologie, qu’ils pratiquent la paix, qu’ils pratiquent la non-violence… Je dis aux jeunes qu’une journée est faite de 24 heures. Si 12 sont occupées par des activités ou le repos, il reste huit heures. Si trois heures par jour sont consacrées à ce qu’ils aiment, le piano, le sport, le vélo, la lecture ou autres, ils deviendront bons ; s’ils en consacrent 6, ils seront champions. Il faut se fixer des objectifs, et essayer. Essayer, c’est réussir.

DDV – Vous avez brillamment réussi dans la joaillerie. Pouvez-vous faire un raccourci entre votre réussite professionnelle et vos performances sportives, de très haut niveau ?

« Aimer ce qu’on fait car sans l’amour et la bienveillance, rien n’est possible »

Ara Katchadourian – C’est une question très juste. Qu’on soit sportif, professionnel, étudiant, c’est le même trajet : préparation, sommeil, nutrition, patience, constance, confiance et 95 pour cent de sueur. Aimer ce qu’on fait, car sans l’amour et la bienveillance, rien n’est possible. S’il y a de l’amour, il y aura la paix. L’être humain n’aime pas le vide. On peut le combler sans cigarette, sans alcool ou autre substance, nous avons en main tout ce qu’il faut pour remplir ce vide. Vous êtes unique, vous avez votre propre intelligence, vous avez votre propre force. Essayez de faire quelque chose avec ; ne vous comparez pas les uns les autres ; vous êtes unique, faites ce que vous avez à faire, améliorez-vous, n’essayez pas de faire mieux que l’autre mais essayez de faire mieux ce que vous pouvez faire, mieux qu’avant, par rapport à vous-même

DDV – Que faut-il espérer pour ce défi du 21 septembre ?

« Que tout le monde se lève et se mette à gainer pour dire stop à la guerre ! »

Ara Katchadourian – Je souhaite que tout le monde se lève ce jour-là et se mette à gainer pour dire stop à la guerre. Que tous les 21 septembre, journée internationale de la Paix, nous nous mettions tous à faire la planche, au moins ceux qui le peuvent. Que tous se prennent en photo et s’affichent sur les réseaux sociaux.

On vous attend

Ara Katchadourian est un homme qu’il faut rencontrer. C’est un homme de paix, bienveillant, souriant qui plus est sportif, charmant et généreux. Il sera donc ce 21 septembre 2024, en gainage, au Centre des Nageurs de Marseille. Venez l’encourager, le soutenir, et pourquoi pas… l’accompagner si le cœur vous en dit. On vous y attend !

Danielle Dufour-Verna

CNM 1 rue des Catalans 13007 Marseille/ 04 96 11 55 55

Photo de une : Ara Katchadourian ©DR

Rmt News Int • 10 septembre 2024


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